"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

samedi 17 janvier 2009

A décharge de revanche


Toute grande capitale européenne a besoin d’une tête de pont à l’assemblée nationale, chacun en convient. Qui peut sérieusement contester à son maire d’être et d’avoir cette tête-là ? C’est la sienne, voyez-vous, nonobstant le vote d’une poignée d’électeurs irresponsables, qui ont envoyé le mauvais cheval au palais Bourbon. On m’objecte souvent que, n’eût cette rosse à la robe pie volé ma place, je m’apprêtais moi-même, tel Caligula, à y installer mon âne. Voulait-on que je présentasse une chèvre au lieu d’un légionnaire ? Et croit-on que cela m’amuse de sauter déjà comme un cabri pour les législatives de 2012, quand il n’est pas un neurone, une fibre en moi qui ne nie, ne réfute, n’abolisse l’élection de 2007 !


Pensant faire un bon mot, une cancérologue potache dévoyée en politique, du reste sans influence ni notoriété, me traite sur son blogue de "déclarateur précoce". Franchement, déclare-t-on jamais trop tôt sa flamme à ceux qu’on aime ? Croyez-moi, c’est la dame qui crache un peu vite son venin. Peut-être par ma déclaration, sans le vouloir, l’ai-je acculée au mur, où elle sent mon pouvoir de la rendre à plein temps à ses tumeurs. Vaine frayeur, madame, tant ma vocation et mon destin de premier en toutes choses me font penser que, seule, la première circonscription est finalement digne de mon rang, plutôt que la deuxième, insécure, où même le politique d’exception s’expose inutilement à un destin de Poulidor !


Résolu à sacrifier en 2012 mon Tintin à la mantis religiosa des socialistes, je prépare doucement sa voisine au coitus interruptus législatif, au cas où, par un mauvais coup du destin, le parachute doré du nain Zohro ne se mettrait pas en torche comme prévu avant la présidentielle. Prudence n’est pas renoncement : Denise a raison qui me pousse à garder deux fers au feu, pour échapper à ceux d’une cité qui n’est pas à ma pointure. Je manque cruellement à la nation, sans qu’elle en ait encore pris pleinement conscience : quoi qu’il advienne, je sais que 2012 sera pour moi une année d’élection et d’élargissement. Je ne me déroberai pas.


Tête de pont, disais-je ! Le sort s’acharne contre nous pour le franchissement du fleuve, un vague commissaire du gouvernement se prenant maintenant pour un super juge de l’UNESCO ! Sous quelle étoile suis-je donc né pour retrouver toujours une justice au travers de ma route ? Tous nos transports urbains sont-ils coupables ? M’interroge très sincèrement sur le droit d'administrés procéduriers à entraver sans arrêt les décisions de leurs élus, qui attaque le fondement de la démocratie représentative sur quoi est bâtie la République. Que ne laisse-t-on ses édiles construire un pont levant à la majorité qui les a élus ? Que les mécontents ne peuvent-ils, à l'instar des satisfaits, attendre tranquillement 2014 pour nous remercier dans les urnes ? Au moins auraient-ils un pont sur quoi danser d’une rive à l’autre avec des calicots pendant la campagne. Soyons francs : je crains que nous ne soyons pas près de voir dans cette affaire le bout du tunnel.


Déclarateur précoce ! L'usurpatrice manque de retenue tout de même... De nombreuses militantes du parti que j’ai mis au monde adressent, de toute la France, des messages de sympathie et de solidarité à Nisa sur son blogue. L’une d’entre elles lui propose une tisane de sa grand-mère, pour m’aider à trouver le développement durable du plaisir. Hygrophila spinosa, Mucuna pruriens, Argyeia speciosa, Tribulus terrestris, que sais-je encore… Je suspecte cette "mamaphrodite" d'être elle-même l'aïeule, sous le pseudo d'une adjointe municipale chargée de la santé et des séniors. Lui ferai avaler son latin de messe avec sa décoction !

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