"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

mercredi 31 décembre 2008

Emmanuel de survie


"Que votre lumière luise ainsi

devant les hommes,

afin qu'ils voient vos bonnes œuvres."

(Matthieu, V,16)

Notre bon archevêque, Monseigneur Cinquante-et-un, m’assure que Sa Sainteté a été très touchée par ma signature au bas de la tribune de La Croix intitulée "Noël dans la crise, un rendez-vous pour l’espérance". Si je l’en crois, le Saint-Père a foi en moi, qui suit mon combat exemplaire et désintéressé pour le développement durable, dont il dit s’inspirer profondément lui-même dans la conduite de l’Eglise. Il a même confessé à notre cardinal - j’en suis profondément ému - avoir été éclairé par ma bienveillance envers Saint-Eloi pour réintégrer la foi des intégristes en son royaume. L’évêque de Rome aurait ainsi promis une visite prochaine à notre capitale européenne du christianisme, tant il est convaincu de voir la main de Dieu derrière mes conversions en chaîne.

Je sais que Benoît XVI défend aussi, à mon instar, "la sobriété dans l’usage des biens matériels", ne faisant pas au demeurant un péché de leur convoitise ou de leur possession, sobriété n'étant pas abstinence. Robe blanche ou costume gris, nous sortons au fond lui et moi du même moule. N'est-il pas du reste, à sa manière propre, une sorte d’énarque de la foi, docte et tranchant, formé à l’administration religieuse comme d’autres à l’administration civile ? L’Eglise et notre cité sont fermement dirigées par un haut fonctionnaire d'exception : qui peut vraiment s’en plaindre ? Soyons francs : eussé-je choisi la religion au lieu de la politique, je serais pape à cette heure depuis longtemps, et ne continuerais pas de courir après une présidence séculière !

"Noël dans la crise, un rendez-vous pour l’espérance"… Les exégètes de la politique ne sont décidément plus ce qu’ils étaient : il ne s’est pas trouvé un journaliste dans le monde pour comprendre le sens de ma signature sous ce titre pourtant bien peu énigmatique ! C’est à désespérer. Même le nain de Rio n’a rien compris, qui s’est juste fendu d’un texto à l'humour obscur entre deux sambas : "Le génie du crise-tianisme ?" No comment. Aucun jappement non plus de ma pie voleuse sur le sujet, pour stigmatiser le cinéma de mon crédo en invoquant saint Siméon. Rien.

Mais quelle espérance, bon Dieu ! De quelle espérance croient-ils donc que je parle ? Personne pour imaginer qu’elle fût la mienne, tout simplement, que la crise providentielle dans quoi s’enfonce la France me redonne espoir pour 2012 ! Me croit-on à ce point mort, enterré, incapable de résurrection ? La charité pour s’épanouir a besoin de misère. Noël ! Noël ! Je serai le Sauveur de la France ! La lumière victorieuse du solstice sur son noir hiver politique ! Dors en paix, ô sœur bienaimée qui nous a quittés, je serai frère Emmanuel pour les Français ! Au vénal Hun vaincu succédera Alain en douze !

En moi ils mettront leur confiance,
Ô Dieu très saint ;
Moi seul suis leur espérance
et leur soutien ;
C’est pourquoi je ne crains rien,
C’est pourquoi je ne crains rien,
j’ai foi en moi,
Ô Dieu très saint.

Je ne remercierai jamais assez Nisa, qui m’a offert à l’automne une version digitale du Nouveau Testament, reçue gracieusement en service de presse. Pianotant discrètement sur mon clavier d’ordinateur pendant une longue homélie du petit Matthieu revêche en conseil municipal, suis tombé sur cette maxime de son homonyme évangéliste (V, 10) : "Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume délicieux est à eux !" Mon nouveau testament était là, mais je ne savais pas lire. Aveuglé par la colère, je ne voyais pas, et maudissais mes juges quand j’aurais dû louer Dieu ! Aimant et miséricordieux, Il m’envoie un nouveau signe ce matin : soixante-quatre mille chômeurs de plus en novembre ! Alléluia ! Sanctus Dei ! Hosanna ! Felice Anno Nuovo a me !

mercredi 24 décembre 2008

Fables de Noël


Grande émotion à recevoir hier à déjeuner, dans les salons de l’hôtel de ville, les deux cent cinquante administrés les plus démunis de notre cité, avec une quarantaine d’élus municipaux. Dans mon discours de bienvenue, pendant qu’ils se sustentaient sans manières, me suis réjoui du franc succès de ce rendez-vous annuel, qui les attire de plus en plus nombreux. Les ai chaleureusement remerciés de leur fidélité, en les assurant du plaisir que j’aurai à les retrouver tous l’année prochaine, pour accueillir avec eux les nouveaux venus à notre traditionnel repas de Noël. Surpris une adjointe du Pavé avouant l'air pincé à sa voisine qu’elle se sentait décidément mieux la veille, au repas du conseil municipal. Municipal, "démunicipal", c’est le dé du sort qui fait la différence en roulant ; chacun de nous a heureusement le long casino de la vie pour se refaire.


Alors que les pauvres sortaient repus de ces gracieuses agapes pour retourner à leurs inoccupations, dame Fayaux a jugé bon de me glisser à l’oreille, tel un avertissement, ce mot de Hugo dans Les Misérables : "Ceux qui ont faim ont droit". Lui ai renvoyé dans les dents qu’ayant moi-même faim et soif de pouvoir, j’en donnais volontiers acte au camarade Victor. Cette femme faussement aimable me fait de plus en plus penser à la fille Delors, avec les amis de qui je la soupçonne d’affinités locales circonstancielles. Pour qui se prend-elle ? Prétend-elle abolir la misère ? La faim que je sache ne donne aucun droit, mais seulement un ardent devoir : le travail. Lui seul nourrit son homme et le reste n’est que balivernes. Je sais de quoi je parle, ayant tout de même exercé quelques responsabilités…


Soyons francs : cette adjointe à la sauce béarnaise n’est plus fiable. Je ne serais pas surpris de l’entendre me balancer un de ces jours que le Matthieu bavard et hargneux des socialistes parle d’évangile ! Allez, je gage que la dame patronnesse me reprochera bientôt avec lui de gaspiller l’argent de nos administrés à régaler somptuairement les indigents ! Grâce aux ressources de notre bel Agenda 21 de 2009, je prélèverai en douce pour ces deux là quelques carottes crues, sur la dotation de nos cantines scolaires, de sorte à les rendre l’un et l’autre un peu plus aimables.


Denise me fait remarquer que, pendant que nous œuvrions charitablement à nos pauvres, la première dame de France, telle une princesse Diana hexagonale, visitait courageusement les favelas de Rio de Janeiro, pour assister en connaisseuse à un défilé de mode de vêtements fabriqués par les habitantes des bidonvilles. Tenez, cela me donne l’idée de la convier, avec son prince Charles, à une course en sac du 14 juillet dans mes Landes ! Avouons qu’il y a tout de même là de quoi déboussoler les plus solides de nos démunis, transportés hier de leurs logements insalubres dans les ors de mon palais, cependant que l’épouse de notre Monac s'évadait de son hôtel de luxe pour aller s’éclater chez les pauvres des collines de Copacabana. Jamais content, l’animal humain veut tout et son contraire ; c’est bien ce qui permet au politique de ne pas s’embarrasser de scrupules.


Aucune nouvelle de ma pie, depuis qu’il me faut lui reconnaître du chien. Est-ce la trêve des confiseurs ou un problème avec son canidé ? Nisa m’a parlé l’autre jour d’une fable troublante, Le Chien et la pie, montée par un petit théâtre bruxellois*. L’argument en est simple : "Le Chien et la Pie sont deux voisins que tout semble séparer... Jusqu'à présent, ils avaient toujours cohabité sans trop de problèmes, mais aujourd'hui, tout va basculer. La Pie voleuse s'empare d'un objet sacré : l'os du Chien…" Triste spectacle. Cruelle impression d’avoir été déjà moi-même le chien d’un tel drame. Comment alerter la pauvre bête ?

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* Théâtre Maât, rue des Coteaux 341, 1030 Bruxelles, http://www.theatremaat.com/

jeudi 18 décembre 2008

La blessure primale


Dînant avec nous chez des amis communs, notre taquin cardinal me rappelait, hier soir, que le dimanche chômé n’existait pas dans l’Empire romain avant un édit de Constantin, premier empereur chrétien, en 321. Je lui fis remarquer que, eût-il été une évidence, il n’aurait sans doute pas fallu trois cents ans à ce repos des paresseux pour émerger. Et qu’il faudra beaucoup moins à Petit Goupillon Obstiné pour sabrer le repos dominical, nonobstant des milliers d’amendements de la gauche anticléricale ! "Aussi impénétrables ses voies fussent-elles, demandai-je au prélat occupé à sa religieuse au dessert, ne pensez-vous pas que, l'eût-il voulu, Dieu aurait bien trouvé quelque Bernadette par le truchement de qui transmettre son opposition au président séculier ?" A vrai dire, j’en connais moi-même une à Paris, au numéro 3 du quai Voltaire, assez bien branchée ma foi sur la longueur d’ondes céleste. Elle m’assurait il y quelques jours encore, en me pinçant gentiment la joue, ne pas comprendre le pesant silence de Dieu face aux gesticulations du nain dominicalicide.

A propos du bien nommé, j’ignorais hier, en évoquant cette ex première dame, que j’entendrais ce matin la voix de son vieil ennemi Galouzeau sur France Inter. Plus causant que le Créateur, il n’y est pas allé de main morte, parlant carrément de lois inutiles, tant pour le remplacement de la publicité marchande par la réclame gouvernementale - ma plume rajeunie allait écrire "à l’ORTF" ! - que pour l'institution du labeur dominical. L’homme ne manque pas de souffle, qu’il a du reste forgé à mon cabinet au quai d’Orsay. Soyons francs : ce qu’il pense de Duracell me convient parfaitement, quand bien même nous risquons de nous affronter pour le déloger en 2012. Cependant, n’ayant jamais tenu de mandat électif et taquinant volontiers la muse, Galouzeau ne sent pas comme moi avec ses tripes le ras-le-bol dominical des Français ; le cap est bon mais il fait fausse route. Fidèles au message christique, nos administrés veulent faire croître et multiplier leurs espèces. Villepin doit comprendre que le dimanche n’est qu’un jour vide durant quoi les chômeurs se désespèrent à loisir de ne pas travailler le reste de la semaine ! C’est tout simplement insupportable. Ce jour sacré a besoin d'un peu de sueur, c'est-à-dire d'humanité ; est-ce si difficile à comprendre ?

Nimbé de littérature, comment Dominique ne sent-il pas que l’asticot du Faubourg Saint-Honoré est, à sa façon, un néo-stendhalien à la vie digne d’un Henry Brulard de série B ? "Je ne puis pas encore m’expliquer aujourd’hui, à cinquante-deux ans, fait dire Stendhal à son moi Henry, la disposition au malheur que me donne le dimanche." Notre petit quinquagénaire a un sérieux problème existentiel à régler avec le jour du Seigneur, cela crève les yeux. On sent, dans son obstination violente et suicidaire, bouillir encore son indicible colère contre le bourreau impuni d’une enfance traumatisée. Peut-être même n’a-t-il convoité la magistrature suprême que pour humilier le dimanche, le faire rentrer dans le rang subalterne des jours ouvrés, et panser enfin la blessure primale à défaut de savoir penser la France.

Le petit monsieur n’a pas le pardon facile. Son épouse non plus, si l’on peut dire, qui empoche un jackpot de quarante mille euros, versés par la société réunionnaise éponyme. C’est trois fois moins qu’elle n’en demandait pour avoir été exposée nue sans autorisation sur des sacs, en plein hiver. Sur une île de l’océan Indien, certes, mais sur des poches à trois euros - rien que ça ! -, alors que la photo est disponible gratuitement parmi cent autres sur l’Internet ! La force du libéralisme, voyez-vous, c’est sa morale, comme aimait à le rappeler Margaret Thatcher, une femme rendue célèbre elle aussi par ses sacs.

samedi 13 décembre 2008

Nom d'un chien


Regardé hier soir avec Nisa "Dixie", un vieux film de Sutherland avec Bing Crosby et Dorothy Lamour en DVD*. Crosby y joue le rôle de Dan Emmet, l’auteur de la chanson qui devint l’hymne officieux des sudistes confédérés pendant la Guerre de Sécession. Me suis réveillé avec cet air dans la tête, que je chante depuis ce matin : "Away! Away! Away down South in Dixie!” - un peu trop fort au goût de Nisa qui prétend que les voisins vont croire à des aboiements... Je reconnais que cela ferait ma foi un joli nom de chien, mais c’est surtout que je me sens très “fröhlich” et remue la queue, depuis mon élection hier par ovation à la tête des instances départementales du grand mouvement populaire présidentiel. Me voilà petit patron, certes, mais qui prétend au podium de 2012 n’a pas à rougir de la première marche. Je repars à l’assaut du nord pour l’ultime conquête : “Away! Away! Away up North in Carlaxie!”


Me contrains à la modération face aux déboires de notre jeune traminot communautaire pour qui, nul ne l’ignore, j'ai malgré moi quelque tendresse. Il ne me déplaît pas néanmoins de le voir confronté aux vents contraires, tant tout à semblé jusqu’à présent lui réussir. Mes prétendus amis centristes de la périphérie n’en ont pas moins tort de lui faire remarquer que ne s'élève pas qui veut à ma hauteur. L’homme est bien dans ses baskets et ne cherche pas à me ressembler. Ces imbéciles n’ont pas compris que c’est précisément là sa force. Loin de crâner comme Roussy, au propre et au figuré, il impose doucement son style, sans mimétisme. Il est, tout simplement, et je lui en sais gré. Oserai-je jamais confier que je le verrais bien dans mon fauteuil municipal en 2014, à l'issue du second intérim de mon pauvre légionnaire, quand les Français m’auront appelé à l’Elysée ? Il serait lui-même - en cheveux, comme on le dit des femmes à la tête non couverte - plutôt que ma statue ratée du musée Grévin.


L'œil sur mon second fromage, qu'elle entend bien me faucher, sa copine la pie qui chante empêchera sans doute que ce vœu aussi fou que secret soit exaucé. Sait-on, à propos, qu’elle m’a encore écrit ? Les services municipaux ont bien sûr consigne de bloquer ses courriers, ce qui ne m’empêche pas de les lire en douce sur son blogue. Croira-t-on que, ce mois-ci, il lui passe par la tête de réduire la plage horaire d’ouverture des machines à sous du casino de la ville, les jours ouvrables**! Avec sept heures quotidiennes en moins, c’est trente-cinq heures hebdomadaires de manque à gagner que nous prescrit cette prohibitionniste impénitente ! Et qu’offre-t-elle en échange aux chômeurs et aux petits retraités de 10h00 à 17h00 pour s’occuper ? Sans doute une place de trottoir avec un panonceau du type "J’ai trois enfants à nourrir, donnez-moi des sous pour aller au Casino", avant de courir engraisser des bandits manchots de leur butin, dès cinq heures du soir.


Soyons francs : la gazza ladra serait mieux inspirée de proposer du boulot le samedi et le dimanche aux désœuvrés, dès que le parlement aura enfin voté sa loi de salubrité publique sur le travail dominical. Ou bien veut-elle prétendre qu’un casino est un lieu de mixité sociale, avec les dentistes à la roulette pendant que les pauvres tentent désespérément d’aligner trois pêches ou trois tomates, qu’ils auraient mieux fait d’acheter à Casino pour les mettre dans leur assiette !


Pan sur le bec ! La pie voleuse est épinglée ce matin dans notre quotidien local : on l’a vue il y a peu chez les socialistes, apprend-on, officiellement accompagnée d’une toute jeune chienne berger allemand dont elle vient de faire l’acquisition. Le sexe me rassure, qui interdit que soit donné mon nom à la bête pour lui hurler "au pied !" tous les matins. Dommage tout de même que l’article ne précise pas comment se prénomme la "Schäferin". Denise me suggère le féminin de Martin en me montrant, près de la porte-fenêtre du jardin, un rouge-gorge qui n'a rien a faire dans cette histoire. Demanderai lundi à Mathurin, ou plutôt à Julien Green qui me paraît plus fiable.

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* Comédie musicale, 1943. Dixie était aussi le nom de l'épouse de Bing Crosby.

** Voir http://www.inserm.fr/fr/presse/communiques/ec_jeux_220708_5.html

mercredi 3 décembre 2008

Le beau durable


Pas envie de parler d’un épiphénomène, étant un éminent spécialiste des cycles durables. Me tairai donc sur la législative partielle de notre huitième circonscription, dans quoi le copain de Rasibus s’est abîmé en maire dimanche. On le dit dépité : à une voyelle près, n’est-ce pas ce qu’il voulait ? La politique n'est qu'un jeu des chiffres et des lettres, voyez-vous, où il faut bien des perdants. Pour se défouler, on peut suggérer à ce malheureux un train de sénatrice dans quoi donner du pied. Pour le reste, les gens travailleraient-ils le dimanche que, sans doute, ils hésiteraient à perdre des heures ouvrées pour nous les faire payer dans les urnes*.

A mon image, croyez-moi, la presse ferait bien de se détourner des futilités de l’éphémère pour s’intéresser à la durabilité de l’action publique. Je m’interroge en effet : pourquoi les médias s’achar-nent-ils à celer, aux électeurs et aux électrices, le beau ruban que j’ai reçu des mains de Jean-Marie Pelt, lors du congrès de l’association des maires de France ? C’est pourtant une façon de médaille d’or du développement durable, décernée au stratège visionnaire d’exception qui administre cette cité. Comme dirait le Zouzou de l’Elysée, c’est du sérieux ! Pour preuve la présence de Dexia auprès de l’association des maires de France, comme partenaire des Rubans municipaux. Ce prestigieux groupe international a été lui-même, je le rappelle, dans le peloton de tête du développement durable des pertes financières en 2008. Ce n’est pas rien !


Je n’ignore pas qu'on m'accuse ici ou là de n'avoir cédé aux charmes de l’écologie que pour tromper l’ennui d’un trop cruel exil. Loin de moi l’idée de me présenter comme un précurseur, tel le centenaire Lévi-Strauss, mais ma conversion n’a rien d’un effet de mode, je le jure ! "Le mauvais goût, écrivait Stendhal dans De l’amour, c’est de confondre la mode, qui ne vit que de changements, avec le beau durable." Soyons francs : la politique vit de changements, mais seul le vrai pouvoir est une beauté durable. On s’accommode de la première, au gré d’humeurs populacières versatiles, mais le second est l’unique grand amour de l’homme d’Etat. Et seule l’autocratie peut faire du beau durable, qui ne souffre ni l'aléa des suffrages ni l'arbitraire des juges.


Cette bourrique partie au sénat, tout de même ! Avec l’autre traitre, franchement, elle fait la paire : c’est César et Rosalie… Il n’y a bien que mon âne légionnaire pour se retrouver toujours à l’écurie ! Il est temps de siffler la fin de la récréation, croyez moi : notre mouvement populaire exige une poigne intelligente ? Eh bien, je suis prêt au sacrifice départemental ! N’ai-je pas après tout déjà démontré mes capacités en ligue nationale ? Il est urgent de faire la paix avec César, je vous l'assure, tant les légions du Béarnais sont ici incertaines. Elles nous ont contraints de bouder le scrutin du brouillon cub sur le tram, fait boire le bouillon froid du bassin, et l’on murmure maintenant que Roussy, déjà en parade électorale, jouerait du violon sous les fenêtres de Fayaux, en lui tendant, tel un bouquet, une vice-présidence de son conseil.

Lent dans les motions, au moins donne-t-il enfin un signe clair de ralliement à sa voisine aux chabichous, qui prend le modem pour un périphérique de conversion du numérique en analogique, et réciproquement. Il faut bien être une femme pour gober que le centre se puisse trouver à la périphérie ! Si certains lui accordent l'esprit de finesse, la dame semble dépourvue de celui de géométrie. Variable ou euclidienne, demandera le spectre orangé du congrès rémois ?
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* Sur son insupportable blogue où s'ébattent quelques traîne-savate plus ou moins douteux, ma pie voleuse défend hystériquement depuis plusieurs jours, bec et ongles, le sacrosaint repos dominical. En vérité, je vous le dis, nous la retrouverons bientôt en tête de procession, entre la pourpre cardinalice et les francs-maçons. A croire que les pies, les avions et les pilleurs de troncs s’arrêtent de voler le dimanche !