"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

mercredi 3 décembre 2008

Le beau durable


Pas envie de parler d’un épiphénomène, étant un éminent spécialiste des cycles durables. Me tairai donc sur la législative partielle de notre huitième circonscription, dans quoi le copain de Rasibus s’est abîmé en maire dimanche. On le dit dépité : à une voyelle près, n’est-ce pas ce qu’il voulait ? La politique n'est qu'un jeu des chiffres et des lettres, voyez-vous, où il faut bien des perdants. Pour se défouler, on peut suggérer à ce malheureux un train de sénatrice dans quoi donner du pied. Pour le reste, les gens travailleraient-ils le dimanche que, sans doute, ils hésiteraient à perdre des heures ouvrées pour nous les faire payer dans les urnes*.

A mon image, croyez-moi, la presse ferait bien de se détourner des futilités de l’éphémère pour s’intéresser à la durabilité de l’action publique. Je m’interroge en effet : pourquoi les médias s’achar-nent-ils à celer, aux électeurs et aux électrices, le beau ruban que j’ai reçu des mains de Jean-Marie Pelt, lors du congrès de l’association des maires de France ? C’est pourtant une façon de médaille d’or du développement durable, décernée au stratège visionnaire d’exception qui administre cette cité. Comme dirait le Zouzou de l’Elysée, c’est du sérieux ! Pour preuve la présence de Dexia auprès de l’association des maires de France, comme partenaire des Rubans municipaux. Ce prestigieux groupe international a été lui-même, je le rappelle, dans le peloton de tête du développement durable des pertes financières en 2008. Ce n’est pas rien !


Je n’ignore pas qu'on m'accuse ici ou là de n'avoir cédé aux charmes de l’écologie que pour tromper l’ennui d’un trop cruel exil. Loin de moi l’idée de me présenter comme un précurseur, tel le centenaire Lévi-Strauss, mais ma conversion n’a rien d’un effet de mode, je le jure ! "Le mauvais goût, écrivait Stendhal dans De l’amour, c’est de confondre la mode, qui ne vit que de changements, avec le beau durable." Soyons francs : la politique vit de changements, mais seul le vrai pouvoir est une beauté durable. On s’accommode de la première, au gré d’humeurs populacières versatiles, mais le second est l’unique grand amour de l’homme d’Etat. Et seule l’autocratie peut faire du beau durable, qui ne souffre ni l'aléa des suffrages ni l'arbitraire des juges.


Cette bourrique partie au sénat, tout de même ! Avec l’autre traitre, franchement, elle fait la paire : c’est César et Rosalie… Il n’y a bien que mon âne légionnaire pour se retrouver toujours à l’écurie ! Il est temps de siffler la fin de la récréation, croyez moi : notre mouvement populaire exige une poigne intelligente ? Eh bien, je suis prêt au sacrifice départemental ! N’ai-je pas après tout déjà démontré mes capacités en ligue nationale ? Il est urgent de faire la paix avec César, je vous l'assure, tant les légions du Béarnais sont ici incertaines. Elles nous ont contraints de bouder le scrutin du brouillon cub sur le tram, fait boire le bouillon froid du bassin, et l’on murmure maintenant que Roussy, déjà en parade électorale, jouerait du violon sous les fenêtres de Fayaux, en lui tendant, tel un bouquet, une vice-présidence de son conseil.

Lent dans les motions, au moins donne-t-il enfin un signe clair de ralliement à sa voisine aux chabichous, qui prend le modem pour un périphérique de conversion du numérique en analogique, et réciproquement. Il faut bien être une femme pour gober que le centre se puisse trouver à la périphérie ! Si certains lui accordent l'esprit de finesse, la dame semble dépourvue de celui de géométrie. Variable ou euclidienne, demandera le spectre orangé du congrès rémois ?
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* Sur son insupportable blogue où s'ébattent quelques traîne-savate plus ou moins douteux, ma pie voleuse défend hystériquement depuis plusieurs jours, bec et ongles, le sacrosaint repos dominical. En vérité, je vous le dis, nous la retrouverons bientôt en tête de procession, entre la pourpre cardinalice et les francs-maçons. A croire que les pies, les avions et les pilleurs de troncs s’arrêtent de voler le dimanche !

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