"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

samedi 18 avril 2009

Cherry FM

Le nabot commence à me chatouiller la griotte ! Ce fourbe égocentrique n’a aucune parole et se joue de chacun sans vergogne ; c’est génétique : il est gavé tricheur, comme dirait Marie-Agnès ! Je m’explique.


Fin politique, je fignole depuis des mois un troc vital, pour que me soit enfin rendu un maroquin d’envergure ; la chose est enfin mûre et, au moment de conclure, il se paie carrément ma poire, ou si l’on préfère mon bigarreau ! C’est indigne. En clair, après avoir avec maestria fait monter crescendo la pression, j’ai accepté comme prévu, en début de semaine, de remiser ma petite Perrette à tiret au placard municipal, en échange du développement durable ou de Bercy, qui valent bien tout de même un pot au lait européen. Un coup superbe et parfaitement régulier, mais c’était compter sans le vert octogénaire entiché de sa dame à particule, qui a la rancune tenace des Bourbons dont il prétend descendre. C’est donc lui qui, à l’enterrement de l’ancien président du sénat, goupillon en main, aurait chuinté à Ragibuche Ier de m’aiguiller sur une voie de garage. A peine sorti du cimetière, l’autre a aussitôt pianoté sur son portable pour me proposer, avec une pompe exagérément funèbre, un ministère d’Etat aux anciens combattants ! Jusque dans cette bourgade de Loudun, au fin fond du domaine Royal, il faut encore qu’il m’empoisonne ! La bonne dame de ce lieu n’a pas pour moi les grâces de celle de l’Assomption, qui m’a vu naître et me protège ; qu’elle rôtisse en enfer, pour son manque de reconnaissance au maire de la ville qui l’a généreusement acquittée !


Les anciens combattants ! Le message subliminal de cette mauvaise blague est sans doute que mes combats sont derrière moi, ma soudaine résurrection n’étant qu’un phénomène médiatique appelé à faire pschitt. Je vous parie qu’il y a deux mille ans, ce torve Iscariote n’aurait pas davantage misé un denier sur l’avenir du Christ, préférant le vendre pour trente, et sans courir se pendre par-dessus le marché. On connaît pourtant la suite. Croyez-moi, les Français sont assez sensés pour faire la différence entre un camelot de foire du trône et un Sauveur authentique. Comme le disait François Mitterrand, "il y a toujours un avenir pour ceux qui pensent à l’avenir". Je n’arrête pas d’y penser, quoi que je fasse et où que je me trouve. Il est là, à ma portée, capital, et je suis résolu au lancer de nain, s’il le faut, pour assurer mon grand rendez-vous avec l’Histoire !


Espionne impénitente de mon écran du week-end, Denise me rappelle que Mitterrand a lui-même été ministre des anciens combattants, avant d’accéder à la magistrature suprême. Est-ce là ce que veut me faire comprendre le gnome à tics ? J’en doute, car mes affinités électives avec l’homme de Solutré, dont je ne fais pas mystère, l’agacent au plus haut point, qu’il a assez bas. Soyons francs : il est surtout jaloux que j’aie été l’apôtre préféré du bâtisseur de pyramide durant sa seconde cohabitation, comme Jean celui de Jésus. J’affabule ? Pas plus tard qu’hier, la ministre de l’intérieur, dont la bienveillance n’est pas la vertu cardinale, m’a communiqué sur ordre mon nouveau nom de code dans ses services : Cherry FM. A qui pense-t-on que renvoient ces initiales ? Ai-je jamais donné d’interview à la radio éponyme ? Le lecteur appréciera, comme Zapatero, le niveau de la banane verbale.


Un mot pour finir sur ma prétendue "installation" à Paris, avant de sonner le maringouin pour lui marteler une énième fois mes exigences, à la façon du père Coué. Un mot ? Non, plutôt un paragraphe, repris in extenso de mon billet du 10 mars 2008, sans en changer une virgule. C’était au lendemain de mon écrasante victoire, concomitante à celle de Lyon sur nos footballeurs : "Denise a délicatement évoqué ce matin la reprise de son travail, après son congé de campagne. Son activité professionnelle est à Paris, comme on sait : ai-je le droit de lui imposer à nouveau ces navettes épuisantes ? Dans la foulée de la journée internationale de la femme, serait-il infondé que l'homme libéré proposât de suivre son épouse dans la capitale ? Je sais que mes administrés le comprendraient, ayant souvenance qu'elle a bien su m'accompagner, elle, dans mon exil canadien."


Il n'y a rien à ajouter. La presse croyait-elle vraiment que je dormais depuis plus d'un an à Paris sous une canadienne ? Oui, nous y avons notre pied-à-terre. Et pour tout dire, aussi à l'étrier.

1 commentaire:

Carlita a dit…

Cher Monsieur Youpi,

Il faut quand même vous le dire, mon Nico et moi, on en a ras le plat à pasta de ne pas pouvoir ouvrir un journal sans y lire que vous êtes bon pour le service. Déjà, mon Nico, préfère qu'on parle de lui que de vous. Mi
aussi. Normal, non ? Et puis, ce matin, encore cinq appels téléphoniques à la Lanterne. Un dimanche matin, est-ce raisonnable ?

Mon Nico m'a dit "Carlita, veuillez éconduire ce monsieur Youpi. Je pense à lui, je pense à lui... Mais qu'il me lâche un peu les Berluttis !"

Comme on voit, mon Nico a fait des progrès côté langage. Et tout ça, grâce à qui ?

Il pense à vous, mon Nico. L'autre soir, après avoir lu, sur mon conseil, quelques pages de Schopenhauer, le voilà qui se réveille et qui me dit "Besson à l'identité nationale et aux immigrés, c'était bien, non ?"

J'opine. A vrai dire, j'ai adoré.

"Vous avez aimé, n'est-ce pas Carlita ?"

Je re-opine.

"Vous aimerez plus encore Youpi à la justice !"

Rassuré, Monsieur Youpi ?