"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

jeudi 12 janvier 2012

Il suffit !

Après plusieurs jours d’hésitation, c’est avec beaucoup de réticence que j’évoquerai ici les échéances électorales que doit affronter notre pays dans à peine plus de trois mois. Non seulement parce que ce blogue est un lieu d’échange dont l’œcuménisme est le crédo, mais aussi eu égard au devoir absolu de réserve qui s’impose à un ministre d’Etat de la République, à l’approche des scrutins présidentiel et législatif. Lors de mes nombreux déplacements dans le monde, m'imagine-t-on en effet souillant la parole de la Nation de considérations déplacées sur tel ou tel candidat à la magistrature suprême ? Me voit-on commenter à Rome ou à Tripoli l’indigence de ses idées ou la vacuité de son programme ?  Ce serait tout simplement indigne de l’enseignement du Général, indigne de la République, indigne de la France !

Au nom de mon honneur, de ma charge et de mon destin, je ne transigerai donc jamais avec ce principe républicain : un ministre ne parle pas de politique intérieure à l'étranger ! S’il est hors de question que je m’abaisse à pareille vilénie, à pareille lâcheté, il ne me semble pas moins nécessaire en revanche de les dénoncer avec force chez autrui, comme je le ferais pour moi-même. Je pointe là, on l’aura compris, ces adversaires odieux et irresponsables, ces aboyeurs médiatiques qui, pressés d’en découdre, profitent sans vergogne du silence à quoi le président et moi ne saurions déroger pour se répandre en propos assassins, en attaques grossières, en libelles outrageants, à seule fin de prédire ou d'accréditer l’apocalypse que serait notre confirmation aux affaires ! Bien sûr, colonnes, plateaux, micros que nous repoussons de la main par déontologie sont libéralement tendus, offerts comme des cuvettes aux vomissures glaireuses et nauséabondes de nos adversaires les plus vulgaires ! Ils nous éreintent, ils nous étrillent, ils nous caricaturent, ils falsifient nos chiffres et dénigrent sans scrupules nos projets !

Alors je lance un cri, ou plutôt un coup de poing sur la table : il suffit ! En plein accord avec le président Razibus, je suis prêt à saisir le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel pour un ferme rappel à la loi des médias, qui servent la soupe aux députés sortants et autres camelots excités de l’opposition, alors même que le président de la République et ses ministres, lèvres scellées, s’occupent à serrer des louches, dans l’indifférence générale des vœux officiels du Nouvel an. J’exige par ailleurs de la Commission Nationale des Comptes de Campagne qu’elle intègre, dans la comptabilité des candidats à la présidentielle et aux législatives, toutes les galettes républicaines dont se goinfrent les électrices et les électeurs de gauche aux frais du contribuable !  Que ne met-on fin à cette interminable Épiphanie socialiste, alors même que la campagne officielle n’est point encore ouverte ! A défaut de pain, rendons ses fèves, ses couronnes et sa brioche au peuple de France !

A ce propos, ma collègue responsable de l’Apprentissage au gouvernement s’étant désistée au motif d’un cours du soir d’orthographe et de conjugaison, c’est moi qui la remplacerai aujourd’hui en quinze dans l’émission « Des paroles et des actes » de France 2, où sera donné au candidat socialiste l’honneur immérité de débattre avec ma personne. Les yeux dans les yeux, s’il ose les lever vers moi, je lui notifierai ma détermination de jouer à armes égales, pour en finir avec le mensonge et l’affabulation, l’utilisation éhontée de mandats à des fins partisanes ! C’est Gambetta, je crois, qui remarquait que « pour gouverner les Français, il faut des paroles violentes et des actes modérés ». Retardant de près d’un siècle et demi, l’opposition socialiste s’accroche toujours sans modération à cette figure surannée de la IIIe République, au risque de pousser la France au fond du précipice !

Mes Chères Compatriotes, Mes Chers Compatriotes, je sais que ce pauvre Gambetta n’est plus pour vous qu’une place, une avenue ou un arrêt d’autobus, en rien une référence ou un guide ! Qui, à part moi, se souvient du reste qu’il a aussi écrit quelque part que « l’avenir n’est interdit à personne » ? Soyons francs, force est de lui crier, de lui hurler aujourd’hui, par-dessus le XXe siècle : « sauf aux socialistes ! ». Ensemble, croyons aux forces de l’esprit du Rikikisme, pour qu'enfin vive la République et vive la France !


1 commentaire:

alphonse a dit…

"..On se tait...!!!"

comme dit ici une espèce belge de Bayrouwette wallonne...

http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/article/712678/joelle-milquet-dans-des-moments-difficiles-on-se-tait.html

Ou le botox contre l'intox..?!!!