"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

mercredi 24 juin 2009

Cabinet bouché

Soyons francs : j’ai refusé d’entrer au cabinet ! Dieu m’est témoin qu’on m’en a prié pourtant, presque à genoux ; il eût suffi que je prononçasse le nom d’un portefeuille pour qu’il tombât dans ma poche. Croyez-moi, je pourrais être à l’heure qu’il est ministre d’Etat, ministre de la défense des hommes battus par de méchantes femmes, je ne sais quoi encore. Mais non, je me dois à ma ville et, pour tout dire, la seule ouverture qui m’intéresse, ou presque, est celle de la chasse au corvidé parlementaire de Guyenne, dans trois ans. La pie ne parlemente pas du reste : elle jacasse, elle ment, elle insulte. D’un coup d’aile, elle se pose entre mes administrés et moi puis, pithiatique, m’attaque à coups de bec blasphématoires, jusqu’à faire se signer les moins fervents de mes fidèles, épouvantés par l’odeur de soufre !


Cette femme diabolique est un cauchemar, à tel point que, craignant de la croiser au grand parc de Versailles, j’avoue avoir séché hier le congrès de Razibus. Comme je sèche du reste depuis deux ans, je le confesse, l’assemblée nationale. Trop de travail auprès de mes administrés, voyez-vous, trop de bourriers qui débordent de nos poubelles, telles les injures de la bouche d’une agasse ! Bientôt 21h00 et toujours pas d’annonce sur le perron du nain… Que se passe-t-il ? Mon téléphone n’aurait-t-il pas sonné sans que je l’entendisse ? Denise me fait signe que non, en me montrant son portable. Le gouvernement est-il vraiment bouclé ? Cette attente finit par être insupportable ! Si Rikiki me propose l’éducation nationale, très peu pour moi : je refuse. Oui, je refuse. Catégoriquement. A moins qu’il n’insiste et me donne aussi l’enseignement supérieur durable. Et il va de soi la recherche. Qu'arrive-t-il enfin ? Que signifie ce silence interminable ? La Médicis a-t-elle donc encore quelque nouvel hôte de sa villa à imposer ? Un neveu naturel de tonton socialiste ?


Ah ! Enfin les infos de 9h00 !… Rien. Vraiment ? Vérification sur Internet, le cœur battant... Cette liste que je balaie des yeux sur mon écran me rappelle le lycéen des Landes cherchant son nom, jadis, sur celle des bacheliers, collée à un mur sombre. Quarante-sept ans déjà… Cette fois, je n’y figure pas. Ressens un immense soulagement pour mes administrés. Reconnais que le nain Soleil est plus avancé que moi dans le tri sélectif. Et dans le recyclage ! A ce propos, on dit très malade la vieille reine d’Angleterre, cousine au trente-deuxième degré, comme on sait, de F. Mitterrand. Si elle rend son âme à Dieu, remercions Razibus d’avoir rapatrié d’Italie le neveu du susnommé, aux mêmes initiales, pour commenter en ministre de la République les funérailles royales sur TF1. J’aurais bien aimé tout de même une expérience à l’intérieur ; tenez, les policiers de France doivent être bien déçus à cette heure… Mais faisons contre mauvaise fortune bon cœur : au moins l’Auvergnat qui remplace la mal aimable Luzienne ne nous mettra-t-il pas, lui, de bâtons dans les rails de notre LGV.


Tout de même, la place Beauvau eût été l’occasion rêvée de fermer une bonne fois pour toutes le blogue et le bec de ma pie voleuse, au motif d’une méchanceté hargneuse envers un ministre de la République, c’est-à-dire tout bonnement d’atteinte à la sûreté durable de l’Etat. On ne plaisante pas avec ces choses-là, voyez-vous ; la démocratie est trop fragile. Il faut démasquer d'urgence la clique rémunérée - avec quel argent ? - qui se cache derrière l’usurpatrice à plume, pour ajouter à ses infâmes délires électroniques, à toute heure du jour et de la nuit. L’intérieur m’eût offert, aussi, le meilleur tremplin pour la magistrature suprême, à l’instar de Rikiki… Franchement, je n’éprouve que mépris et rancune envers les cancérologues qui abandonnent lâchement leurs malades pour se mêler de méchante politique. La France a tant besoin de médecins, madame !


Puisque c’est tout ce qui me reste, je dois m’efforcer de retrouver mon agenda 21, dont le Vert à lunettes du conseil municipal prétend que je me suis débarrassé, peut-être, dans une de ces poubelles puantes qui permettent, chez nous, de se repérer la nuit dans les rues à la narine, à défaut de voir dans quoi on met les pieds. En vérité, cet agenda est quelque part dans mon bureau. Il me souvient même d’y avoir noté le 17 que la pie est un oiseau extrêmement nuisible, à mettre au ban de la société. A propos de banc, j'en ferais bien virer un de l'ex place Royal.


P.S. Rien de nouveau au bulletin d'information de minuit. Voir demain si l'on peut encore convaincre le nain Soleil de repêcher l'ancien machin de Rama Yade pour l'ériger en ministère d'Etat des droits de l'homme durables. A moins qu'il n'ait décidé plus simplement de me nommer ministre d'Etat durablement sans portefeuille.

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