"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

dimanche 14 juin 2009

À Pie Anniversary !

Je voudrais consacrer ce billet au regrettable anniversaire que certaine ne manquera pas de fêter mercredi en grande pompe. On aura compris qu’il est question d’évoquer le second tour de scrutin qui, voilà deux longues années, évinça contre toute attente le candidat naturel à la treizième législature de la Ve République. Treize est un nombre funeste à quoi on ne prend jamais assez garde. Cela dit, comme le démontre un comportement exemplaire, je n’éprouve aucun ressentiment personnel, puisqu’il n’était pas question que je siègeasse à l’assemblée nationale. Il n’était cependant pas prévu non plus qu’y siégeât une usurpatrice que je ne vois jamais nulle part et dont le nom m’échappe.


Selon le droit coutumier de cette ville jadis arrachée aux Anglais, la deuxième circonscription est celle du maire. Pour l’obtenir, il faut donc emporter d’abord la mairie. On m’accordera que j’ai, pour ma part, scrupuleusement respecté cette règle établie. Que telle autre s’en soit affranchie relève donc pour moi de la forfaiture, au-delà du seul point de vue éthique. Je ne doute pas que l’Histoire jugera sévèrement pareille ignominie.


Depuis deux ans, j’ai mis à profit une insignifiante parenthèse législative pour entreprendre, comme on dit, un gros travail sur moi, conforté en cela par mes administrés qui, fidèles, m’ont largement confirmé en 2008 dans mon fauteuil de député-maire, pour la plus grande joie des Françaises et des Français. Voulant leur marquer ma reconnaissance, j’ai écrit pour eux un formidable bestseller, sur quoi la dame de pique serait revenue hier dans son blogue, selon Denise. Pour feindre de s’interroger sur le sens mystérieux de mon titre, en ouverture sans doute de ses festivités anniversaires. Quel acharnement !


Pourquoi diable invoquer le chant des Communards ? Si elle n’était oublieuse de son baptême, notre impénitente intérimaire aurait sans doute compris, sans mode d'emploi, un beau titre en forme de prière, pétri de renoncement. La cerise est un don printanier de Dieu à ses créatures, voyez-vous. Permettre sa consommation en hiver est l’œuvre de Satan, qui conduit aux pires dérèglements du ciel et de la terre ; c’est une offense au Créateur, ordonnateur suprême des saisons dont procèdent la nature et l’humanité. Oui, la cerise d’hiver est un fruit défendu et la manger constitue un terrible péché, qui chasse l’homme moderne du peu de paradis terrestre durable dont il dispose encore !


Soyons francs : j’ai moi-même commis ce péché, tel Adam, en me laissant tenter par le fruit défendu, au creux de l'hiver, sans attendre que refleurissent les cerisiers au printemps. Pénitent pieusement agenouillé devant son ordinateur, je suis heureux de réciter ici, à ma pie voleuse, l’acte de contrition qui crève les yeux dans le titre de mon œuvre : « Mon Dieu, j'ai un très grand regret de Vous avoir offensé, parce que Vous êtes infiniment bon, infiniment aimable et que le péché Vous déplait. Je prends la ferme résolution avec le secours de Votre sainte grâce de ne plus Vous offenser et de faire pénitence. » Oui, je crois au pouvoir absolvant de la contrition, acte essentiel de la vie politique qu’il convient de réhabiliter. Libéré de mes péchés, assuré de ne plus céder à la tentation, je ressors de ce livre en homme nouveau, tel Paul sur le chemin de Damas. Régénéré, l’âme verte, je porte au monde le message socio-écologique de l’Eglise !


Que m’importe dès lors cette pauvre femme fêtant le second anniversaire d’un banal accident, essoufflée sur deux misérables bougies, inutiles et dérisoires en plein solstice d’été ! Mon Royaume ni mon destin ne sont de son petit monde. Il ne m’appartient pas de lui pardonner son offense, mais à Dieu et à mes administrés qui, d’abord, la lui feront payer. Quant à moi, pour preuve de mon savoir-vivre et de ma bonne foi, je m’associe volontiers à la célébration, en offrant aux lecteurs de ce billet une photo de ma pie voleuse, empruntée à son blogue. On l’y voit présentant la semaine dernière le bilan de sa deuxième année de mandature, à la Maison du Combattant. A vrai dire, on ne la voit pas très bien, tant je suis un piètre cadreur sur Photoshop. Et puis, quand bien même elle pense le contraire, c’est tout de même moi, en fin de compte, qui l’ai "volatilisée" !

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