"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

lundi 1 février 2010

Le mensonge intégral


Il est de mon devoir d’aborder aujourd’hui sur ce blogue la grave question du mensonge intégral, pour affirmer haut et fort qu’il est incompatible avec nos valeurs républicaines fondamentales. Je dis bien fondamentales. Ayons le courage d'exiger de l’Etat qu'il se donne enfin les moyens de faire respecter ces valeurs ! Parce qu'il est incompatible avec la liberté et la dignité de la personne humaine, parce qu'il est aussi un manquement grave à la communion des chrétiens, dans les yeux je vous le dis : le mensonge intégral doit être exclu de l’espace public – dont procède, je le rappelle ici, l’espace politique. Il y va de notre démocratie durable. 

Contre ce fléau qui pourrit la République par la tête, regardons sans tarder les dispositions législatives ou règlementaires qu’il convient de prendre pour compléter l’arsenal juridique dont nous disposons déjà. Car le mensonge intégral n’est autre qu’un voile noir jeté sur la vérité, pour la céler aux Françaises et aux Français ! Soyons francs : qu’est-ce donc que la vérité s’il lui est interdit de se montrer dans sa splendeur à visage découvert ? La vérité intégralement voilée est à la démocratie, n'en doutez pas, ce que la roue voilée est au vélo : elle l’empêche d’avancer ! Je n'ai pas réhabilité la bicyclette dans cette ville pour en arriver là !

Ne tournons pas autour du pot : il est de notoriété publique qu’on me voit rarement occupé à flatter le petit Pinocchio, tant je ne suis pas par nature un homme de cour. Cela suffit-il à me faire passer pour un compte (vous m'avez compris), en me traitant d’affabulateur devant les Françaises et les Français ? On voudrait me décrédibiliser - faire barrage à mon retour à des affaires plus hautes que celles dans quoi je barbote au fond de cette province humide - qu’on ne s’y prendrait pas autrement ! Martelons-le ici avec force : Rikiki-de-droit m’a bien proposé la rue Cambon, que j’ai refusée après mûre réflexion, ne supportant pas finalement l’idée de vivre ailleurs qu’ici le reste de mon âge ! Des deux, croyez-moi, je ne suis pas celui qui ment et dont le nez s’allonge !

Affabulateur, moi ? Enfin, à près de soixante-cinq ans, ai-je franchement une tête à commencer une carrière d’affabulateur ? Sérieusement, m’a-t-on jamais pris à mentir intégralement dans quelque affaire ? Laissez-moi rire ! Il se dénonce celui qui me peint en héron de la fable, me récitant cyniquement deux ou trois vers qui le démangent : "Ne soyons pas si difficiles / Les plus accommodants ce sont les plus habiles / On se hasarde de perdre en voulant trop gagner / Gardez-vous de rien dédaigner." La prima donna va-t-elle lui mettre cela en musique pour nous le servir à la guitare ? Si comme certains j’étais grossier – A Dieu ne plaise ! –, je répondrais sans détour à ce Cesarino que c’est se foutre du monde que de mentir intégralement aux Françaises et aux Français, dont le pesant silence indigné me dit qu’ils sont tous derrière moi. Si je mens, vraiment, qu'on m'envoie rôtir en enfer sur une broche de charcutier !

Denise me souffle à l’instant un propos de Picasso que j’ignorais : "L’art est un mensonge qui nous permet de dévoiler la vérité".  Certes Pablo mais, sans vouloir aucunement me vanter, Razibus n’est pas comme moi un artiste en politique, mais au mieux un faussaire veule et sans talent. Le mensonge est pour lui un art, en rien l'inverse. Ce pervers ne m’appelle que pour prétendre qu’il ne m’a pas appelé, pensant me confondre comme dans cette regrettable affaire de muraille teutonne en novembre où, par charité chrétienne,  j’ai eu la faiblesse de le soutenir dans l'adversité. On ne m’y reprendra pas, je vous le jure ! Soyons clair : je suis sain de corps et d’esprit ; s’il m’arrive d’entendre la nuit dans mon sommeil la voix du Général, jamais Il ne m’a sonné sur mon portable ! Et jamais, grands dieux, il ne me viendrait à l’esprit de L’appeler moi-même au téléphone !

Inutile de préciser que, dans cette lamentable histoire, ma funeste dame de pique est évidemment l’alliée objective du petit Gepetto, se souciant de cohérence comme d'une guigne, même en plein hiver. Ainsi est-elle de son côté quand il me traite de menteur, mais l’accuse-t-elle aussitôt de mensonge s’il nie tirer les ficelles de quelque procureur, espérant pendre enfin à un croc de boucher son ennemi relaxé à particule ! Seigneur, qu’ai-je fait à ces deux oiseaux de malheur pour mériter telle cabale ? Pourquoi cette calomnie de toute part ? Ah ! Plût au Ciel que je pusse enfermer cette pie et ce mainate chacun dans une cage ! Avec quel plaisir – quelle volupté ! – je recouvrirais alors leurs barreaux d’un voile noir intégral ! Pour leur clouer le bec et ne plus entendre leurs mensonges, ni mes quatre vérités !

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