"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

mercredi 12 octobre 2011

Le maire et la primaire


Bien que, dans la plus totale abnégation, ce modeste blogue soit dédié à la promotion de l’œuvre d’un président de la République d’exception, j’aimerais m’autoriser à saluer ici sans réserve l’esprit primaire que les socialistes ont su faire souffler sur la France depuis leur entrée en campagne. Soyons francs : j’ai été séduit d’entrée de jeu par l’audace et la modernité d’une démarche participative et citoyenne qui, aussi inédite dans le paysage politique national que dans le reste de notre vieux continent, fait parfaitement écho à ma pratique personnelle de la démocratie municipale  au quotidien.

On comprendra néanmoins que, pour des raisons évidentes, il m’était très délicat d’afficher publiquement mon enthousiasme et mon engouement. Pour éviter toute attaque de mes amis comme de mes ennemis, j’ai donc sciemment, dans un premier temps, fait montre de moins d’ardeur que la majorité des maires de France, je l’avoue, à concéder au parti socialiste local les trop nombreuses salles qu’il sollicitait pour l’organisation de son attrayant scrutin. Ignorants de mon soutien comme de ma stratégie, ses dirigeants n’ont donc pas manqué de dénoncer immédiatement ma volonté d’obstruction, en des termes que j’ai parfois trouvés injustes, voire offensants.

Plutôt que de provoquer la lassitude en rapportant ici les habituels propos désobligeants de ma pie voleuse sur son misérable blogue, j’en viens à l’exposé du parti original que je comptais bien tirer de l’heureuse initiative socialiste. Saisissant d’emblée le formidable symbole de la concomitance d’une primaire présidentielle – événement national révolutionnaire !  – et de notre gigantesque biennale internationale autour de l’art pour une révolution urbaine, j’avais en effet aussitôt imaginé de mêler, d’imbriquer, de fusionner intimement ces deux fabuleuses aventures partout dans la ville. Ce qui fut préparé discrètement avec la complicité du maestro italien chargé de l’organisation de nos festivités automnales. 

Ainsi mes concitoyennes et mes concitoyens ont-ils pu participer dimanche à un merveilleux spectacle d'art vivant, dans un improbable jeu de piste à la recherche de leur bureau de vote : qui dans une maison de retraite où se frayer un passage entre des cannes anglaises et des déambulateurs, qui dans un musée où se mêler joyeusement aux visiteurs pour mettre si possible son bulletin dans l’urne. Au centre d’arts plastiques contemporains, j’ai même vu des curieux déambuler entre les urnes et les isoloirs, sans trouver le bureau de vote plus incongru que les autres bizarreries proposées là à leur émotion artistique. Et repartir avec à la main des bulletins dont je tairai le nom des impétrants, mêlés à d’autres prospectus. Grâce à mon génie citoyen, cette ville aura voté deux fois plus que le reste de la France !

Qui sait ? Peut-être une poignée de socialistes férus d’art conceptuel auront-ils saisi et apprécié le sens original de ma démarche. Les autres dont  ma dame de pique d'un autre âge qui votait elle-même sans déparer dans un musée , préféreront continuer de m’accuser violemment d’avoir voulu mettre en péril leur belle entreprise citoyenne. Ces ingrats sans finesse sauront-ils jamais combien ils me doivent et combien je les envie au contraire ? Combien je les jalouse ! Combien je rêve de les imiter si par bonheur – Dieu l’en préserve ! – Razibus vient à se ratatiner avant la présidentielle ! Quelle humiliation sinon, à mon âge, s'il me fallait attendre encore cinq ans les bans de la primaire !

6 commentaires:

Champion de natation a dit…

Bravo ! Mais pourquoi vous avez pas installé un bureau de vote sur la maison flottante au milieu de la Garonne pour les gens de la rive gôche ? Ca aurait été plus sympa pour les candidats qu'ont pris le bouillon.

alphonse a dit…

http://www.liberation.fr/politiques/01012365278-royal-l-echappee-belle

Les antiségolénistesprimaires de chez votre pie voleuse sont les premiers, je suppose, à avoir bu le bouillon de travers en apprenant ce surréaliste ralliement au père de ses 4 enfants par la "Sainte du Poitou", etc...etc....

Alain Youpi a dit…

Étant moi-même maire de milliers d'enfants, monsieur, je ne doute pas que mes pairs se rallient à moi en pareille circonstance pour me sortir du bouillon. Tel est en tout cas mon sens de la famille politique.

Une précision, si vous le voulez bien : avec 25% d'administrées et d'administrés au-dessous du seuil de pauvreté dans cette ville, je me retrouve évidemment mieux dans le mouvement de l'Arte Povera de Pistoletto que dans le surréalisme suranné de ma gazza ladra.

alphonse a dit…

Ah! oui...
""Arte Povera utilise des produits pauvres (d'où son nom) : du sable, des chiffons, de la terre, du bois, du goudron, de la corde, toile de jute, des vêtements usés, etc. et les positionne comme des éléments artistiques de composition.

En condamnant aussi bien l'identité que l'objet, Arte Povera prétend résister à toute tentative d’appropriation. C’est un art qui se veut foncièrement nomade, insaisissable."""

Valeur inappréciable, donc, puisqu'insaisissable en cette période criblée de dettes...
Je pense que Wikipedia ne m'en voudra donc pas, de ce subreptice emprunt...Mais que ne ferait-on pour des primaires..?!

alphonse a dit…

Vous devriez quand même, Madame Denise, faire vérifier certaines choses par des devoirs policiers appropriés (le Squale, pour le moins) à propos des logements provisoires parisiens tant de votre Epoux que de son Agasse...
Celle-ci fait grand cas du sien, hérité du traître Besson, et lui servant soit-disant pour un rôle de Camerlingue en chef en attendant la protection du site présidentiel de son protégé...
Or dans son Enquête sur la Morale, suivant celle sur l'Entendement Humain, David Hume lui-même insinuait déjà l'existence d'un Parlement d'Amours. Thèse du complot mise à néant fin du 19ème, mais curieusement réhabilitée par ces chiens de journalistes franskilloens de Belgique qui, prétextant l'épisode Dsk du FMI, sont allés éprouver le système de clic-clac qui renverse en un clic le fauteuil de l'Elu en un lit de luxure...

alphonse a dit…

...n'attendions point pareille confirmation de si tôt..!
http://www.liberation.fr/politiques/01012366578-voulez-vous-vous-coucher-tot-avec-eric-besson

Ce qui expliquerait certaines lésions dans la mauvaise manipulation du clic-clac...comme des com dans son blog...ou ses aiguillages...