"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

mercredi 19 octobre 2011

L'Espoir


Las de l’infection persistante de mon petit écran par le virus d'une certaine primaire, relu ce week-end Un amour de Swann à Saint-Emilion, entre deux saillies et trois télégrammes diplomatiques… Sur les conseils avisés de Razibus, subjugué par le personnage d’Odette me croira-t-on ? « Cette meuf, c’t’aut’ chose que La princesse de Clèves, ch’te l’dis ! » m’a-t-il confié ingénument en me passant l’autre jour son exemplaire de poche, enthousiasmé de faire découvrir Proust à un Normalien, tel qu’il l’avait reçu lui-même de son affectionnée parturiente. « C’est pas du Barthesse, mais la mère La Faillite, a peut aller se rhabiller, tu verras ! », ajouta-t-il péremptoire. 

Comment expliquer son curieux engouement proustien, me demandera-t-on ? Je me garderai bien de toute conjecture. S’agissant en revanche de la conjoncture, si l’on veut mon avis, je ne trouve pas très opportun de s’enticher d’une héroïne au nom quelque peu provocateur, face à des agents de notation sourcilleux à qui on s’efforce de faire accroire qu’ « Ô dette mon amour ! » est le cri du cœur d’une gauche flambeuse en mal de gouvernement !

A ce propos – le dois-je à l’auteur de Martine disp…, pardon, je veux dire d’Albertine disparue ? –, Denise m’a trouvé très en verve à Saint-Emilion, sous un chapiteau qui pouvait rappeler celui d’un cirque. Je reconnais modestement avoir enfilé les bons mots comme des perles, remarquant par exemple : « Je ne sais pas si Hollande et Aubry sont impétrants mais je les trouve assez empêtrés. » Pardonnez-moi, j’en pouffe encore ! On me rapporte que mes gags ont littéralement pétrifié les intéressés ! Soyons francs : l’atmosphère était à la franche rigolade, comme il arrive après la dissipation d’une terrible angoisse ! Ainsi des milliers de personnes m’ont-elles applaudi dans un immense éclat de rire quand j’ai osé cette boutade : « Rikiki est un capitaine formidable ! » Une voix anonyme avait répondu dans la foule : « Le capitaine Crochet ? », par allusion bien sûr à une aimable métaphore bouchère passée à la postérité.

Avons-nous donné le ton ? Je le crois sincèrement, tant on m’assure que le même esprit festif présida hier à la joyeuse convention nationale qui, à 17 heures, vola bien malgré nous la vedette mondiale à un soldat prodigue israélien, de retour au pays grâce à la France après cinq ans passés à Gaza. Enfin nous avons repris la main dans l’audiovisuel, pour débarrasser les Françaises et les Français des émissions toxiques du parti socialiste, si néfastes au développement durable de nos belles idées dans l’Hexagone ! Contrairement à ce que prétend la rumeur, je tiens à préciser que je n’ai nullement boudé la fête. Hélas, pendant que nos concitoyennes et nos concitoyens se tordaient de rire devant leur téléviseur, soulagés d’être réveillés dans la joie d’un rêve enchanteur préludant au cauchemar, je me trouvais avec mon riant compagnon de Grand Emprunt au Conseil de surveillance et de suivi des investissements d’avenir. No comment !

A propos d’investissement d’avenir, un sondage très encourageant, à paraître demain, confirme que les Françaises et les Français de droite continuent de voir en moi une valeur sûre de la présidentielle. Près de 20% d’entre eux me considèrent en effet comme le meilleur challenger de qui vous savez, loin devant le prétendant à la mairie de Paris : c’est plus que le score du trublion démondialisant des socialistes, unanimement qualifié d’exceptionnel ! Mieux encore :  au second tour d’une primaire, je talonnerais Razibus avec près de 40% des suffrages ! Rien n’est donc joué si je puis convaincre notre champion de l’intérêt de ce dispositif moderne, en lui faisant miroiter le possible dépassement des décevants 52% dont le menace dangereusement cette enquête... 

Mes Chères Compatriotes, Mes Chers Compatriotes, ne vous laissez pas indûment séduire par notre éphémère champion, comme jadis le grand Swann par cette misérable Odette ! Si vous ne voulez pas répéter demain ses terrible paroles de dépit - Dire que j'ai gâché des années de ma vie (…) pour (un homme) qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre ! –, levez-vous, IMPOSEZ-MOI pour redonner l'Espoir à la France !

6 commentaires:

Aide soignante UMP a dit…

Dites donc, faudrait voir à pas vous promener partout avec votre sonde monsieur Youpi, vous allez finir par vous prendre le tuyau dans les pattes!

Vcubiste a dit…

M. Youpi, avez-vous entendu parler d'Odette de Champdivers (1391-1425), dite la Petite Reine ? Si elle n'a vraisemblablement jamais su monter à vélo, faute de bicyclettes à cette époque lointaine, elle n'en était pas moins l'une des maîtresses de Charles VI, roi de France. A sa manière, elle fut donc quasiment dès le Moyen-Âge la première Odette souveraine du Royaume. L'histoire ne dit pas si elle fut pour autant responsable de la crise de folie du roi, qui conduisit à la déchéance d'icelui après qu'on eut dégradé sa note.

alphonse a dit…

Votre Swann va s'imposer, Madame la Maire...
Il va surgir..!
On le voit bien sur ce blog, ici, déjà...un frémissement certain...
En comparaison de celui de votre Agasse (obligée de recourir à la métaphore d'un gouvernement belge capitulard!), on voit bien que le taux de pénétration des posts va à vos avantages! Votre cotation va s'épanouir, car Moody's compte les nombre de clics, c'est beaucoup plus porteur!(de quelque côté que ce fusse)

alphonse a dit…

Je vous donne un "scoop", Madame Denise..!

Si Sarkozy parvient à faire entrer la Grande-Bretagne dans l'euro, par exemple dans une annonce magistrale à Bordeaux cette semaine......
il efface Waterloo des tablettes!

Et mai '40, et 14/18 et Septante avec..!

Et alors...Hollande...il peut appareiller pour Ste Hélène..!!!

Alain Youpi a dit…

@ Alphonse

Ne parlez pas de malheur, Monsieur, nous avons Sainte-Hélène en Gironde ! Elle accueillera le jeu d'Emile Euro le jour de Toussaint, si cela vous intéresse. J'ignore cependant si cette commune héberge des Hollandais à demeure.

alphonse a dit…

Je voulais dire embarquer pour Cythère...
Je mélange tout, mais comme Ulysse je m'attache au mât de votre esquif, - en représailles pour l'indolence de la défense des ségolénistes avant le 1er tour - et me bouche les oreilles à tout chant, même publicitant la pasta del povre. C'est de toute manière avant de tomber de Charybde en Scylla...
Méfiez-vous néanmoins, maire aux pieds ailés! L'agasse du Poitou pourrait bien convoiter la députation de la vôtre habituelle( qui doit payer sa mollesse autant qu'il le faudra), et là...je vous plains vraiment!