"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

dimanche 8 mars 2009

Rikiki de droit


"Quel premier communiant n’a rêvé d’être pape ?", a écrit quelque part François Mitter-rand*. J’ai sans doute été le plus grand ministre des affaires étrangères de ses deux septennats. Dans son esprit en tout cas, car il éprouvait pour moi, je le sais, estime et affection, me flairant d’instinct comme de sa race, appelé à lui succéder un jour dans ses fonctions. Le gisant de Jarnac ajouterait sans doute aujourd’hui à sa question que le drame surgit quand, ayant remisé le brassard pour une Rolex, le pape gouverne comme un premier communiant. Nous y sommes. "Quand la France rencontre une grande idée, disait encore le feu président**, elles font ensemble le tour du monde". Qu’il me permette d’ajouter que, quand elle rencontre un nain, le monde regarde ailleurs, qui a vite fait le tour de son petit nombril. L’urgente nécessité est alors qu’émerge un autre guide, vrai visionnaire capable d’affronter la houle et de montrer le chemin.


A ce propos, ceux qui me croyaient en rade, à l’instar du Colbert, m’ont entendu donner de la "voie" cette semaine, dans la salle du même nom à la chambre. A quelques pas de mon siège volé. Mon siège outragé, mon siège brisé, mon siège martyrisé, mon siège encore pas libéré ! Mais la chasse à 2012 est ouverte, je suis passé à l’attaque. Sans langue de bois, j’ai dit mon optimisme, puisque tel était l’objet de la conférence : "Nous allons dans le mur. Ça va mal se passer". La presse, bonne fille, n’a retenu que mes petites phrases assassines ; elles étaient là pour ça ! Soyons francs : la France n’en peut plus de cette politique à dix balles ! Elle le dit à sa façon, déséquilibrée peut-être, mais en montrant sa confiance indéfectible en la poste. A la lettre ; sous enveloppe affranchie de surcroît. Entre moi, je ne suis pas peu fier de figurer parmi les destinataires, preuve s’il en faut pour Rikiki que je compte encore dans ce pays ! Ce n'est pas le cas de tout le monde.


Ainsi le vieux chuinteur auvergnat à particule n’a-t-il pas reçu de balle musette, que je sache ! C'est qu'on le croit mort depuis longtemps ; puisqu'il a encore néanmoins sa connaissance, il doit comprendre qu’il compte aujourd’hui pour du beurre et faire dégager fissa la crémière. Je l’ai dit sans détour à Rikiki de droit : je ne suis pas du tout content et ne me laisserai pas faire ! Et s’il advenait que mon adjointe à tiret n’allât pas à Strasbourg, il sait que je tirerais à balles réelles sur sa stupide politique de rupture, sans facteur ni sommations ! Le divorce ne sera pas à l’amiable, croyez-moi ! J’ai dit que nous avions la chance d’avoir un leader ? Oui, certes. Mais c’est un Lider Minimo, quelque admiration que lui voue son Versaillais socialiste, retour de Cuba en chantant "Cool Raul ". Les épaules d’un nain n’offrent pas la perspective de Solutré ; triste pèlerinage !


Cuba... Me revient un mot cruel de Mauriac sur les bonnes familles de notre ville, aux messes de minuit à Notre-Dame. Bourgeoisie immuable, répliquée à l’identique dans sa descendance : "cette petite fille aura le derrière placé trop bas comme sa mère"***. A propos, a-t-on bien regardé la mère de Rikiki de droit ? Et sa postérité, si l’on peut dire. Cuba si ! J’arrête : Denise va encore m’accuser d’être obsédé par ce personnage insignifiant, qu’elle trouve omniprésent dans ces pages digitales. Comme elle me tance de la même façon si j’évoque la gazza ladra, suis-je donc condamné à décrire ici les pauvres occupations municipales avec quoi je tue le temps ? Mon grand projet pour une métropole durable à l’horizon 2030 ? 2030, imaginez un peu ! J’aurai quatre-vingt-cinq ans. Durerais-je jusque-là à la tête de cette ville - Dieu et mes administrés m’en préservent ! - que je ne battrais même pas le record de mon prédécesseur… Ici, pour tout dire, c’est le temps qui me dure ; il m’est de plus en plus insupportable ! Sincèrement, les jours de désespoir, avec tous ces châteaux autour de moi, je sombrerais volontiers dans le binge-drinking devant Thalassa ! Seule me retient, je crois, la crainte de mettre de l’eau dans mon vin.

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* La rose au poing ;

** Ici et maintenant ;

*** Commencements d’une vie.

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