"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

dimanche 22 mars 2009

Dénoyauté, madame ?


On me dit qu'Ivan Levaï, rencontré chez nous hier, n’aurait pas hésité, ce matin sur France Inter, à élever mon œuvre littéraire au rang de celle de Kundera. Demander à Denise de podcaster son kiosque pour m’assurer qu’il ne s’agit pas d’une méchanceté, sur cette station gangrenée par la gauche jusqu'à la météo marine. Levaï pensait-il à "L’immortalité" ou à "Risibles amours" ? Suis très ému, tout de même, que partout la presse encense spontanément un receuil de confidences intimistes, que Nisa et moi ne destinions pas à une large diffusion. D’interviews en plateaux de télévision où je suis requis bien malgré moi, je mesure combien mes compatriotes sont las de postures rigides indifférentes à leurs blessures et à leur dignité, combien ils ont besoin d’une politique attentive et humanisée, généreuse, sans dédain ni mépris. Ils se souviennent de moi. Poignant témoignage de leur refus d’être pris de haut, la grande marche du 19 mars à travers le pays n’était pas sans rappeler celles de 1958 pour le retour du Général. On le sait, je suis prêt à reprendre avec les Français un chaleureux dialogue, stupidement interrompu il y a douze ans par une dissolution inopportune. Frappé de nausée, ce pays rend aujourd’hui par les yeux une immangeable soupe hongroise de cerises aigres ; il est venu le temps des griottes et des bigarreaux de chez nous ! Français, jamais je ne vous abandonnerai ; alors, comme disait notre regretté Jean-Paul II : "n’ayez pas peur !"


Bien triste époque, à ce propos ! A-t-on jamais vu sous-pape qui se souciât de sécurité comme d’une guigne, fût-elle sanitaire ? Eh bien, droit dans ses bottes blanches, Ratzinger met le condom à l’index pour lutter contre le SIDA ! Je connais des prêtres déniaisés, y compris de bons bougres intégristes, qui pourraient lui apprendre où le mettre plus efficacement. Les lecteurs de ce blogue savent depuis longtemps mon différend avec ce docteur de l’Eglise sans souplesse, à qui tout m’oppose dans l’exercice quotidien d’une foi très profonde. Saint Eloi lui-même, il y a bien longtemps, ne rappelait-il pas au bon roi Dagobert qu’il avait mis sa capote à l’envers ? Oui, le préservatif a un sens, mais ce pape d’une autre époque le nie, et sans doute l’ignore, rompu qu’il est depuis longtemps à l’onanisme spirituel. Incroyablement muet sur le sujet, le chanoine honoraire de Saint-Jean-de-Latran serait bien inspiré d’initier aux choses de la vie terrestre son cher ami du Vatican ; que son épouse militante ne lui donne-t-elle un coup de main ? Nisa m’assure sans rire que les condoms se vendent nature ou parfumés, comme les yaourts. Si ce n’est pas une blague, je vais en glisser un à la cerise dans l’exemplaire du livre que j’ai dédicacé au saint Père, mais sans doute le prendra-t-il pour un doigtier, avec quoi il tournera les pages.


A-t-on remarqué que l’Ile-de-France, région à tirets, a la particularité d'être aussi à particule ? Un endroit idéal pour y parachuter une encombrante surnuméraire de notre liste aux européennes. Comme j’exclus catégoriquement qu’il s’agisse de ma blonde, il faudra bien que l’octogénaire fêlé de la Coupole accepte qu’on domicilie sa brune toulousaine à Paris, où il réside après tout lui-même. Exit la particule ! Bon vent ! C’est qu’il est temps d’en finir aussi : avec cette crise sur le dos, nos administrés ne comprendraient pas qu’on consacrât toute son énergie à l’Europe !


Même s’il connaît ma nature humble et réservée, le lecteur s’étonne sans doute que je n’aie pas encore consigné dans ce billet mon passage à "Thé ou café" ce matin sur France 2. J’y viens, qu’on se rassure. Soyons francs : ce petit-déjeuner télévisé m’est resté sur l’estomac, c'est dit ! Par provocation ou manque de tact, Catherine Ceylac a en effet cru bon de me présenter un mien portrait brossé par ma pie voleuse, complaisamment interviewée. Ce me fut proprement insupportable ! Trop, c’est trop ! Contrairement à mon habitude, j’ai été cinglant, encourageant les téléspectateurs à juger par eux-mêmes de la cruauté de cette méchante femme sur son blogue. Réflexion faite, c’était lui faire de la réclame ; j’en ai penaudement donné acte à Denise, mais il était trop tard. La dame de pique l’a bien senti, qui immédiatement s’est fendue d’un billet titré "Déloyauté !" Mon sang n’a fait qu’un tour et j’ai lu sur le coup "Dénoyauté !", pensant qu’elle s’en prenait à mes cerises et à ma petite équipe chargée de noyauter son blogue. Mais non, ils sont bien toujours là, un peu gauches sous d’improbables pseudonymes. J’attends sereinement l’audimat de "Thé ou Café", confiant en ces Français qui, par millions hier soir, auront mis leur réveil à sonner pour me retrouver dès potron-minet, et reprendre enfin confiance en leur avenir et en leur destin. Le petit Magyar a bien raison : la France appartient à ceux qui se lèvent tôt. Mais il n’est pas le seul, et moi je fais lever la France.

1 commentaire:

michele a dit…

Hommage vous a été rendu au sidaction de votre commentaire sur les propos du pape :
"comme Juppé ne connait rien au SIDA, il s'est sans doute exprimé en expert du préservatif !"