"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

jeudi 8 octobre 2009

Le vent de l'histoire

On l’a lu dans la presse, on l’a entendu en boucle sur toutes les radios : je suis officiellement entré hier en rébellion. Répétons-le ici : si la manne de la taxe professionnelle doit scandaleusement échapper demain aux collectivités territoriales, sans compensation durable de l’Etat, c’est par la volonté d’un petit homme, par l’acharnement d’un petit homme : Rikiki-fait-tout, le pygmée jacobin de la République ! Il se fout du monde – je pèse mes mots, soucieux de n'être point vulgaire ! Je lance donc un appel solennel : s’il se trouve quelque part un général du renseignement à la retraite, sachant écrire et prêt à prendre en note heure par heure toutes les annonces de ce bonimenteur foireux, je lui offre le crayon et le carnet ! Poètes s'abstenir : il ne s'agit pas de rimer des rondeaux.


Le petit Pinocchio de Gepetta n’a en effet que la rupture à la bouche, mais il n’est jamais en rupture qu’avec ses propres promesses. Je suis, moi, un homme d’Etat dont la parole ne résonne pas dans le vide ! Cherchez la différence. On ne traite pas ignoblement un ancien Premier ministre, ancien ministre des affaires étrangères de la République ! Je le dis calmement, sans paranoïa, sans égocentrisme. Une parole non honorée, une basse vengeance à armes inégales sont indignes d’un grand président, fût-il de petite taille. Je suis un homme simple et sans imagination : qu’on ne compte donc pas sur moi pour coder mon message à cet avocat d’affaires, semble-t-il toujours en exercice si l’on suit l’actualité !


Parlons clair, comme un courant limpide à ses galets : si le Hun ne rabat pas son caquet de procureur, je rallie ses troupes à mon panache bleu et les retourne contre lui en moins de deux ! Elles sont prêtes, au premier signal il sera écrasé, me laissant la voie libre ! Le président Mitterrand – qui n’était pas homme de mauvais avis – m’a enseigné qu’on ne livre pas aux chiens l’honneur d’un homme, fût-ce par la voie d’une presse ou d’une justice aux ordres. J’ai retenu cette leçon. On aura compris qu’il est urgent de remettre sur le métier la réforme des collectivités territoriales. Voilà le gnome averti.


Soyons francs : GDF, Gandrange, la croissance, l’emploi, bientôt La Poste, et j’en passe : il suffit ! Je sais que mes administrés, reconnaissants du fonctionnement démocratique de leur cité exemplaire, se félicitent unanimement de mon engagement durable dans une concertation participative au quotidien. Cet engagement m’oblige quand il s’agit de la Nation aussi bien que de la ville. C’est pourquoi je suis résolument partisan du référendum d’initiative populaire, hélas inutilement inscrit depuis plus d’un an dans notre Constitution. Il doit impérativement s’appliquer de toute urgence à la réforme des collectivités territoriales. A l'abordage ! Que tout le monde me suive sur le pont !


Une précision, pour éviter tout malentendu : si, en 2008, je n’ai pas voté à Versailles la révision constitutionnelle, c’est précisément parce que je n’ignorais pas que Rikiki-de-droit ne la mettrait pas totalement en application, nullement en raison de mon éloignement du parlement, comme on a pu le prétendre. Je note d’ailleurs que, à la faveur de ma mise en disponibilité pour raisons personnelles, l’intérimaire volatile affectée à mon remplacement n’a pas voté elle-même cette réforme. Une fois n’est pas coutume, je lui en sais gré et lui en rends volontiers hommage, au nom de la continuité législative. C’est bien la preuve que mon prédécesseur au nom de petit stade n’avait pas le monopole de l’élégance et du cœur, comme elle se complaît un peu trop à l'insinuer.


A la relecture de ce billet, je mesure sa gravité quelque peu austère. Voici donc, pour terminer sur une note plus légère, la dernière blague qui circule en ville, si j'en crois Denise : "Quel est le pluriel d’éventail ?" Je vous le donne en mille : la réponse est "éventaux". Pourquoi diable "éventaux" ? "Parce qu’ils servent à faire du vent". Je ne sais s'il faut en rire, craignant qu'à la prochaine réforme de l'orthographe, ce singulier pluriel ne s'écrive plus finalement qu'avec un "o". La génération SMS nous y conduit tout droit, avec son art de la paresse qui bientôt exigera sa biennale. Il est grand temps d'interdire les téléphones portables à l'école.

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