Quel mépris pour le génie créateur des habitants de la cité ! Quel dédain pour nos artistes locaux du street art contemporain ! Si l’on n’y mettait le holà, je vous garantis que la péronnelle, irrespectueuse du cave art de Cro-Magnon, exigerait demain qu’on lui ouvrît la vraie grotte de Lascaux pour y célébrer ses messes républicaines ! Un ami psychanalyste évoque à son sujet le syndrome de la petite chaisière frappée de mégalomanie. Un siège dérobé au Conseil général et un autre au Parlement ne suffisent plus, m’assure-t-il, à cette « emprunteuse » compulsive ; rebaptisé haut débit pour la circonstance, son grand bagout exige désormais une salle de cinq cents fauteuils ! L’eût-on naguère emmurée vivante dans ce mausolée, telle une princesse de Navarre, que je me fusse bien gardé, croyez-moi, de réveiller cette belle endormie !
A ce propos, j’ai eu l’occasion de rappeler au président Hamid Karzaï, pour les fêtes de Noël, ma détermination à libérer l’ensemble des otages français, sans discrimination, qu’ils se trouvassent en Afghanistan, au Sahel ou dans le deuxième canton de ce département. Je suis en effet ulcéré par le silence des médias français et internationaux sur les 26 156 innocents enlevés en mars 2004 par ma gazza ladra, dans l’indifférence générale ! Nous avons le devoir de les libérer tous au printemps 2011 dans les urnes, jusqu’au dernier d'entre eux ! Je le répéterai demain sans relâche à Dilma Rousseff, la nouvelle présidente du Brésil, qui a tenu à ce que je représente la France à sa cérémonie d’investiture, en hommage à mon engagement cantonal. Jeanne d’Arc de la guérilla contre la dictature brésilienne des sixties, elle a bien compris que le vol d’une pie importe plus que celui d'un Rafale à l’infatigable guérilléro que je suis ! Não Pasaran !
Soyons francs : j’ai moi aussi un beau projet pour la vieille salle désaffectée de Claude Ferret : en faire le pavillon des corvidés d’un grand parc ornithologique où tous les oiseaux seraient empaillés, dans l'esprit de notre muséum d'histoire naturelle. Le chômage étant particulièrement élevé dans cette partie du deuxième canton, on pourrait ainsi y relancer l’emploi par la naturalisation massive, si l’on voit ce que je veux dire. Pour l’anecdote, le ministre de l’Intérieur a sursauté quand j’ai évoqué cette idée en conseil à l’Elysée, préférant que je parle de taxidermie pour éviter toute confusion malheureuse dans l'esprit de certaines populations sensibles. A ce propos, je ne pense pas qu’il reste beaucoup de viande sur une pie dépouillée, mais la chair, si elle est toutefois comestible, n’en ferait pas moins, j'en suis sûr, un parmentier acceptable pour le réveillon des pauvres. A défaut d'un tournedos Rossini aux saveurs exquises !