"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

vendredi 31 décembre 2010

Libérez nos otages !

Sait-on que, petite dactylo à quatre doigts, notre oiseau bavard essaie maintenant de se faire passer pour la femme digitale sur son blogue ? Après trois abracadabras, elle vous sort par les oreilles un lapin « agora » de son chapeau numérique, prétendant me refaire par ce tour de magie le coup de la sale défaite aux cantonales ! Je m’explique, pour ceux de mes lecteurs qui ne suivraient pas d’un œil attentif l’actualité internationale : obsédée par sa réélection au Conseil général, ma pie voleuse a décidé de me faucher en douce une œuvre peu connue de Claude Ferret, inscrite au patrimoine architectural du XXe siècle par le ministère de la culture, pour en faire son petit QG festif de campagne !
  
De quelle manière, me demanderez-vous ? Ce n’est pas très clair. Denise, que je sens séduite malgré elle, m’explique qu’il s’agirait virtuellement de dédier cet espace municipal aux arts et à la culture numériques, sous la houlette de l’assemblée départementale… Est-ce à dire qu’en lieu et place des parpaings et des tags qui, au fil des ans, se sont harmonieusement mêlés aux céramiques de Paul Corriger, jusqu’à donner à la façade de cette bâtisse la grâce d’une toile de Basquiat, s’installeraient demain des écrans géants, sur quoi faire défiler en continu les pages de blogue d'une agitée de la plume ? Ses lettres au maire ? Ses élucubrations parlementaires ? Ses interviews, ses pamphlets, ses apostrophes, que sais-je encore ?

Quel mépris pour le génie créateur des habitants de la cité ! Quel dédain pour nos artistes locaux du street art contemporain ! Si l’on n’y mettait le holà, je vous garantis que la péronnelle, irrespectueuse du cave art de Cro-Magnon, exigerait demain qu’on lui ouvrît la vraie grotte de Lascaux pour y célébrer ses messes républicaines ! Un ami psychanalyste évoque à son sujet le syndrome de la petite chaisière frappée de mégalomanie. Un siège dérobé au Conseil général et un autre au Parlement ne suffisent plus, m’assure-t-il, à cette « emprunteuse » compulsive ; rebaptisé haut débit pour la circonstance, son grand bagout exige désormais une salle de cinq cents fauteuils ! L’eût-on naguère emmurée vivante dans ce mausolée, telle une princesse de Navarre, que je me fusse bien gardé, croyez-moi, de réveiller cette belle endormie ! 

A ce propos, j’ai eu l’occasion de rappeler au président Hamid Karzaï, pour les fêtes de Noël, ma détermination à libérer l’ensemble des otages français, sans discrimination, qu’ils se trouvassent en Afghanistan, au Sahel ou dans le deuxième canton de ce département. Je suis en effet ulcéré par le silence des médias français et internationaux sur les 26 156 innocents enlevés en mars 2004 par ma gazza ladra, dans l’indifférence générale ! Nous avons le devoir de les libérer tous au printemps 2011 dans les urnes, jusqu’au dernier d'entre eux ! Je le répéterai demain sans relâche à Dilma Rousseff, la nouvelle présidente du Brésil, qui a tenu à ce que je représente la France à sa cérémonie d’investiture, en hommage à mon engagement cantonal. Jeanne d’Arc de la guérilla contre la dictature brésilienne des sixties, elle a bien compris que le vol d’une pie importe plus que celui d'un Rafale à l’infatigable guérilléro que je suis ! Não Pasaran ! 

Soyons francs : j’ai moi aussi un beau projet pour la vieille salle désaffectée de Claude Ferret : en faire le pavillon des corvidés d’un grand parc ornithologique où tous les oiseaux seraient empaillés, dans l'esprit de notre muséum d'histoire naturelle. Le chômage étant particulièrement élevé dans cette partie du deuxième canton, on pourrait ainsi y relancer l’emploi par la naturalisation massive, si l’on voit ce que je veux dire. Pour l’anecdote, le ministre de l’Intérieur a sursauté quand j’ai évoqué cette idée en conseil à l’Elysée, préférant que je parle de taxidermie pour éviter toute confusion malheureuse dans l'esprit de certaines populations sensibles. A ce propos, je ne pense pas qu’il reste beaucoup de viande sur une pie dépouillée, mais la chair, si elle est toutefois comestible, n’en ferait pas moins, j'en suis sûr, un parmentier acceptable pour le réveillon des pauvres. A défaut d'un tournedos Rossini aux saveurs exquises !

5 commentaires:

Ferretcappien a dit…

Si je comprends bien, le deuxième canton de la Gironde est devenu le Cap... Ferret ! A ce train-là, la taxe d'habitation risque de grimper sacrément au Grand Parc !

Robert a dit…

Vos taxis je sais pas quoi, là, c'est bien gentil, mais tout le monde ils ont pas les moyens de se payer le taxi, moi le premier. C'est quand que le tram il va arriver au Grand Parc ? Si on l'attend vingt ans comme la salle des fêtes, on a pas fini d'user nos godasses, que vous en avez rien à foutre !

Jane (Erasmus student) a dit…

Hi! Si vous en voulez des recipes de pies, j' ai une très bonne de 'steak and kidney pie' de mon grand-maire en England. Avec la patte autour, c'est beaucoup plus meilleur que le parmentier.

Denise Y. a dit…

@ Robert

Qui êtes-vous Robert ? Habitez-vous vraiment le quartier ? Comment pouvez-vous ignorer qu'il existe une station "Grand Parc" sur la ligne C du tram ? Inutile de nous dire pour qui vous roulez !

Robert a dit…

@ Denise

Eh bé on voit bien que t'es pas du coin. T'as qu'à essayer un peu d'aller de ta station de tram à la place de l'Europe la nuit en faisant du slalom entre les flaques et les HLM avec tes petits talons. Si t'aimes vraiment les jeux de piste, oublie pas ta torche et ta boussole.