"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

jeudi 2 décembre 2010

Le duel interrompu

On me rapporte une nouvelle stupéfiante ! Ma dame de pique aurait fait acte officiel de candidature aux primaires du parti socialiste sur son blogue ! C’est incroyable ! Non que cette folie m’étonnât de la part d’une harpie aussi culottée, prête à n’importe quelle bouffonnerie pour me voler la vedette dans des médias  aussi louches que généreux de la soupière ! Ce qui me trouble en réalité, c’est une curieuse coïncidence que j’ai scrupule à relater.

Comment dire ? Si je ne rechigne pas, comme on sait, au récit des délires oniriques qui rythment parfois mon sommeil, le dernier en date m’interpelle par son invraisemblance ! Croira-t-on que dans la nuit de dimanche à lundi, c’est-à-dire avant même l’entrée de ma gazza ladra dans l’arène primaire des socialistes, j’ai rêvé que, moi-même candidat à la présidentielle, il me fallait affronter au second tour cet oiseau de malheur, arrivé par je ne sais quel miracle en tête du ballotage ?

Hallucination nocturne individuelle ou rêve prémonitoire ? Bizarre en tout cas que, maire et ministre plus que comblé, fidèle et dévoué supporteur de Razibus jamais effleuré, fût-ce une seconde, par la tentation présidentielle, je me retrouvasse nuitamment embarqué dans une aventure aussi peu imaginable… J’en ignore hélas l’issue, puisqu’un coup de coude de Denise mit fin à mon rêve en même temps qu’à mes ronflements. Je me souviens seulement d’une table et d’un débat d'entre deux tours, dans quoi mon vieil ami Elkabbach clouait le bec de la bestiole d’un tonitruant : « Taisez-vous, madame *** ! ». Qu’on me pardonne, ce nom est aussi difficile à écrire qu’à entendre ou à prononcer !

Impossible de retrouver ensuite le sommeil ! Dépit d’être privé de la fin de cette histoire… Me suis dit en bâillant qu’elle mériterait pourtant d’être vécue dans la réalité, tant je rêve d’en découdre enfin avec la péronnelle ! Il serait bien moins risqué, au fond, de lui faire mordre la poussière dans la présidentielle, prestigieux scrutin à ma pointure, plutôt que dans une circonscription législative à la dérive, naguère passée de ma botte à son escarpin. Croyez moi : rompu à l’altitude autant qu’à la hauteur, j’aurais tôt fait de mettre K.O. ce poids « plumes » à la télé ! Une élection de maréchal pour remplacer le petit adju… Non, non ! On ne me prendra pas à écrire du mal de notre grand président ! Ne pointe-t-on pas depuis l’école primaire mon manque d’ambition ? « Trop effacé », remarquait déjà mon institutrice landaise. Aimé-je vraiment les premières places ? C’est une légende. Et puis je semble, paraît-il, tellement fatigué…

Las au point que le bon président Rikiki envisagerait d'ajuster bientôt son remaniement, dit-on, pour me permettre de sous-traiter les anciens combattants, comme je l’ai fait dans ma ville de la communauté urbaine. Deux jobs plus quelques extras, à mon âge, cela suffirait pour un seul homme. Soyons francs : je n’ai rien demandé ; qu’on décharge donc si l'on veut ma barque ! J’ai une déclaration de guerre sur les bras, une ligne Maginot à édifier de toute urgence pour barrer la route aux socialistes ! Combien ont-ils de divisions, me demandait l’autre jour une administrée inquiète, veuve de général étoilé ? N’ai pas osé lui avouer que nous en avions perdu le compte !

Malaise persistant de n’avoir pas dormi jusqu’au terme de mon rêve présidentiel. Penser à faire chambre à part quelques jours, au cas où je pourrais reprendre ce joli songe à son point d’interruption, comme sur un lecteur de DVD. La connaissant aussi bien que je l’ignore, crains cependant que Margot ne m’ait pas attendu et, d'un coup d'aile, ne soit « cantonnée » déjà dans quelque autre facétie. Comment la retrouver dans l’arbre d’un si grand parc ? Elle m’aura encore une fois privé de l’Elysée ! Réminiscence de deux oiseaux de La Fontaine, connus par cœur il y a bien plus de cinquante ans à l’école communale. L’Aigle et la Pie. La « Reine des Airs » et « Caquet bon-bec ». Arène ? Désert ? Les enfants savent-ils encore seulement aujourd’hui ce qu’est un bonbec ? Soudain me revient sur la langue,  telle une petite madeleine, un goût sucré de Pie qui Chante. Mon Dieu, les temps ont bien changé !

1 commentaire:

Iker Otsoa a dit…

En matière de volatiles, l'idéal serait d'être une blanche colombe afin de supporter les vicissitudes d'une pré-campagne qui s'annonce en effet houleuse.
Bon courage.