"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

samedi 8 janvier 2011

Drôles d'oiseaux !

Voilà quelques jours, un général de brigade m’a informé avec gravité d’une inhabituelle pluie d’oiseaux morts dans l’Arkansas. Les victimes de cette curieuse hécatombe étant des carouges dites « à épaulettes », j’ai bien sûr aussitôt alerté le commandement de l’OTAN pour que soit assurée d’urgence la protection de nos militaires, au cas où le fléau viendrait à traverser l’Atlantique Nord. Il m’a été répondu sèchement qu’un tel phénomène, dû à la panique grégaire d’oiseaux tirés brutalement de leur sommeil, ne saurait affecter des soldats réputés de sang-froid jusque dans les ronflements nocturnes de leur chambrée.

Dont acte. Surfing Dédée – ma Denise Digitale – m’assure néanmoins avoir lu sur Internet que des choucas – corvidés comme on sait – ont été récemment frappés du même syndrome bien plus près de chez nous, en Suède. En Suède, vraiment ? Fol espoir, mais hélas de bien courte durée… Vérification faite, les corvidés plus solitaires, comme la pie, ne seraient malheureusement pas touchés par ces folies massives. C’est d’autant plus enrageant que des étourneaux auraient été, eux, victimes d’une telle panique mortifère en Louisiane !

Quel rapport, me direz-vous ? Soyons francs : je crains le pire pour ma candidate aux cantonales, brutalement réveillée l’autre nuit par un affreux cauchemar dans quoi, femme de ménage munie d’un méchant chiffon, me dit-on, elle essuyait une salle des fêtes ! En sueur au lever, claquant des dents, désespérée, elle avait décidé de jeter l’éponge ! Une anecdote : feignant de la croire native de Linay dans les Ardennes, son coach municipal la nomme affectueusement sa « Linotte » ; il soutient donc qu’elle arrivera en tête. « Pourquoi diable voudriez-vous, monsieur le ministre, me disait-il hier dans un éclat de rire, que la pie l’emportât sur la roupie de sansonnet ? »

A l’occasion de ses vœux aux armées, le président Razibus, qui suit de près comme on sait cette élection essentielle à l’anéantissement du socialisme en 2012, m’a confirmé à Saint-Dizier que la prima donna serait prête à organiser, en février ou mars, un grand concert de soutien à notre candidate dans le deuxième canton. « Ça aurait de la gueule, hein, qu’elle vienne y chanter "La noyée", "Lady weeping at the crossroads" ou, tiens, "Promises like pie crust" ! Super celle-là, tu la connais pas ? Ça veut dire "promesses comme patte de pie" en anglais, enfin que’que chose comme ça. T'y trouves une salle et ch'te l'envoie avec sa guitare, OK ? » Très touché par l'amicale proposition de notre sympathique Rikiki. Ces deux femmes modèles sont en effet faites pour s’entendre, je le crois ; elles ont la même silhouette, le même charisme, le même charme, la même sensualité. L’une en politique et l’autre en chansons, elles savent transmettre au monde avec une extrême légèreté des messages essentiels.

Finalement rasséréné, j’ai confiance en la libération de nos otages du deuxième canton, d’Afghanistan et du Niger bien sûr, où l’on perd leur trace et leur décompte. Tout comme j’ai confiance en une solution politique en Côte d'Ivoire, dont les liens demeurent très fort avec la Métropole… Confiance aussi en la vente de nos Rafales au Brésil, ces oiseaux fantastiques  dont, en raison de je ne sais quelle cabale, aucun pays étranger n’a daigné à ce jour faire l’acquisition. A tel point que, sauf à être attaqués par la France, les habitants de l’Arkansas, de la Louisiane, de la Suède ou du reste du monde n’ont guère à craindre que pleuvent un jour sur leur tête ces oiseaux-là, sinon dans un cauchemar hitchcockien agitant leur sommeil. Et pourtant je demeure un homme de confiance, quand bien même je suis un piètre VRP. Il faut dire qu'à mon époque l'ENA n'était pas une école de commerce.

A ce propos ce matin, au pied des tours du canton qui donnera dès mars le la de la présidentielle, j'ai présenté des voeux complices à la population locale, avec gardes du corps, candidate et belle suite municipale. Une fois n’est pas coutume… Intimité avec les habitantes et les habitants du quartier, à qui nous avons parlé d’amour et de proximité. Curieusement, ma dame de pique ne s’était pas invitée comme à son habitude. Que du bonheur, sans jacasseries inutiles ! Était-elle souffrante, en pèlerinage à Jarnac ou bien retenue par quelque mystérieux anniversaire ? Je ne saurais le dire et peu me chaut en vérité ; un adjoint qui a l'œil m’a néanmoins signalé que le chien de la péronnelle aurait été aperçu sur le marché, la queue bizarrement taillée en pinceau. On aura sans doute dressé la pauvre bête à coller les affiches de sa maîtresse, faute de militants volontaires. Cela n’est pas idiot, me fait-on remarquer, puisqu'un chien habile peut à la fois tremper sa queue dans un seau de colle et tenir avec ses crocs l’adversaire à distance, ce à quoi ne saurait prétendre un honnête homme. Certes, mais cela mérite-t-il de faire trimer un animal non rémunéré, en pleine crise de l’emploi ? Pénurie de colleurs d'affiches ? Allons donc ! Notre agasse n’ignore pas qu’il y a chez nous pléthore de bénévoles prêts à venir lui en coller une avec plaisir !

1 commentaire:

Véto a dit…

Savez-vous si cette personne a emmené son chien au marché aux puces récemment ? Il peut s'être mordu la queue jusqu'au sang à cause d'une DAPP (dermatite allergique aux piqures de puces), voire de parasites ayant infecté votre blog (bugs, etc.). Dans ce cas, je pense que la colle à affiches peut être un traitement efficace.