"Si tu es amer, plains-t'en." (proverbe gascon)

dimanche 26 octobre 2008

Le pommier et le péché


Apprends par une dépêche que, selon un chercheur australien, les abeilles sauraient compter jusqu’à quatre. C’est assez incroyable. En parler à Fayaux, pour qui elles pourraient recenser les adhérents du MoDem. Ces butineuses de rosiers seraient en revanche déroutées par le congrès socialiste, car bien incapables de faire leur miel des motions E et F, au désespoir des architectes de ces dernières, victimes du tirage au sort. Il faut dire que ces petites bêtes ont un cerveau de la taille d’une graine de sésame, comme le souligne notre chercheur du Queensland. Ce n’est déjà pas si mal, croyez-moi. J’ai autour de moi à la mairie quelques cervelles, de la grosseur d’un petit melon sans chapeau, qui gagneraient à en prendre de la graine.


L’abeille et l’architecte... Ce couple éveille en moi le souvenir du feu président Mitterrand, aussi fidèle promeneur de mes rêves que du Champ de Mars de Guédiguian. J’en reparlerai. Il doit, de Là-haut, jubiler que sa définition du centre n’ait pas pris une ride au MoDem : "variété molle de la droite"*. On n’y mange toujours pas les œufs durs mais mollets, et on prend garde à ne les mettre jamais tous dans le même panier. C’est dans ce parti une forme d’audace, qui conduit aujourd'hui la pieuse Fayaux à tirer le nez devant l’ouverture dominicale de nos magasins. Qu’elle nous explique donc pourquoi nos administrés ne devraient faire commerce le dimanche qu’avec Dieu, et au nom de quoi il faudrait interdire l’achat d’un pommier, dans une jardinerie de la périphérie, quand le rachat des péchés est autorisé dans une église du centre ! Je rappelle que nous vivons tout de même depuis 1905 dans un État laïc, où la liberté du commerce et du culte est protégée par la loi. Me voit-on bannir les messes en semaine par arrêté municipal, au prétexte que les magasins sont ouverts ? Il y a vraiment, avec cette droite molle, des coups de pied au culte qui se perdent.


Me félicitant de ma détermination, un lecteur discret de ce blogue ne m'en rappelle pas moins que notre ville n’a jamais donné de président à la France, seulement des ministres, dont deux Premiers. Certes, mais pourquoi me serait refusée la chance qu’a tentée sans succès l’ancien Premier ministre de Pompidou ? A défaut d’obtenir l’Elysée, ce prédé-cesseur sportif à l’hôtel de ville et à Matignon n'a en fin de compte laissé son nom qu'à un stade. Qu’on donne en toute logique le mien à une impasse, si la route de la présidence me demeure une voie sans issue ! Nous n’en sommes cependant pas là, soyons francs.


A propos d’impasse, on me soupçonnerait d’en avoir fait sciemment une, dans mon dernier billet, sur la motion de la fille d’un ancien conseiller, à Matignon, de mon prédécesseur dans le dernier fauteuil qui me reste. La motion D, précise une abeille, qui trouve ma phrase trop alambiquée et craint sans doute que je ne sache compter jusqu’à trois, ou bien que je m’égare dans l’arbre généalogique des Delors. Voyons, Nisa... Je n’ai pas parlé non plus de sœur Emmanuelle que je sache, une amie chère et pugnace qui, sans autre motion que sa foi, a préparé durant près de cent ans son élection au Paradis, sans jamais désespérer des hommes ou croire aux trente-cinq heures. N’ayant comme elle au cœur que l'amour de mon prochain, peu me chaut la femme que m’opposera le parti socialiste en 2012, car rose elle vivra ce que vivent les roses, l'espace d'un scrutin.

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* François Mitterrand, « L’abeille et l’architecte ».

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